Douceurs pour gourmets

Publié le 21 mars 2012 par Gentlemanw

Il souriait à cette curieuse, cette femme si sûre d'elle, là seule face à lui, croquant ses macarons. 

Lui distrait et discret avec ses mots, son physique anodin, juste ses yeux pour convaincre, mais le plus souvent pour décrypter les mystères de la sensualité autour de lui. Il n'écrivait plus sur son bloc refermé, il lisait en elle, écrivant d'autres chapitres en lui. Ce soir, demain matin, cette nuit même il coucherait son imaginaire et son vécu entremêlés sur le blanc, sur son clavier aussi.

"Je vous trouble ? car c'est bien des mots, un roman peut-être que vous alignez ici ? Écrivain donc, poète peut-être ?" Elle devenait très curieuse, il était non pas dans le trouble, mais il avait à ses yeux cette magie excentrique, surprenante comme sa cravate au milieu de son costume classique.

"Je suis un magicien des lettres, des voyelles et des consonnes" souria-t-il. "Je les pose, ils se débrouillent, surtout quand il savent que je vais les relire, et même les éditer, sur papier ou sur un écran." Un silence, elle buvait son jus de pamplemousse, le rose entrait dans sa bouche glossy. "Je ne suis pas poète, aucun talent pour cela, juste un souffleur de phrases, non un accoucheur d'émotions, si vous souhaitez une définition" dit-il amusé.

"Je pose horizontalement mes mots, pour signer les lignes verticales de toutes les féminités."

"Votre regard aime les Femmes, je me trompe ?"

"Oui" celui-ci fût discret puis répété plus fort, pour s'en convaincre. "Je me nourris de cette drogue douce, votre démarche, vos élégances, vos charmes, vos féminités".

"Epicurien, amoureux des Femmes. Je veux tout savoir". Elle fût surprise de cette phrase, car elle demandait beaucoup ainsi à cet inconnu, à cet homme amateur de papier et de macarons. "Dînons ensemble, si vous le souhaitez, je veux entendre ce parcours". Ils étaient surpris tout les deux, de son initiative à elle, de sa discrétion à lui. Une si jolie femme pour un simple aligneur d'émotions.

Elle se leva, paya pour eux deux, ajusta son gilet, reprit son sac. Elle vint le prendre pour marcher vers un lieu qu'elle seul devait connaître. 

"Je vous brusque peut-être ? Préférez vous une brasserie tranquille ? non mieux, du champagne, vos macarons, d'autres desserts et nous deux parlant de vous, de moi puisque les Femmes sont votre sujet de dissertation quotidienne !"

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Elle se faufila avec lui sous les arcades, vers un pâtissier réputé, glânant dans son silence des nouvelles créations pour un duo de gourmet, la soirée serait intellectuelle, délicate, féérique. Elle aimait cela.

La suite, elle ne l'envisageait pas encore, libre, avec cet homme, ce gentleman étrange.

Nylonement

Quelques avant-propos de cette histoire

Femme, quelques pas vers le printemps

Douceurs éphémères

Bulle de mots