Alors que Laurence Parisot ne cesse de vanter le bien être au travail, il est indispensable de prendre connaissance d'une étude de la DARES publiée le 16 mars indiquant que le travail en entreprise est toujours plus intense.
Les salariés vont être ravis : « Le 3 avril prochain Le Medef 44 organise et anime avec l'association Market Cadres une Table Ronde sur le thème : Le bien-être au travail : quand l’épanouissement du salarié devient un vrai levier de performance pour l’entreprise ! » Source Medef 44 et Market Cadres
Cette « bonne nouvelle » est à comparer avec l'étude de la Dares (ministère du Travail) publiée vendredi 16 mars dernier, qui montre le véritable état du bien être au travail.
Que dit l'un des passages les plus importants de l'étude ?
« L’intensité du travail est l’une des principales dimensions des facteurs psychosociaux de risque au travail (...) la mesure de ces risques repose sur différentes variables, comme les contraintes de rythme, l’exposition à des objectifs irréalistes ou flous, des instructions contradictoires ou encore des interruptions répétées d’activité (...) la demande psychologique, définie comme la charge mentale qu’engendre l’accomplissement des tâches tend à augmenter entre 2003 et 2010 pour toutes les catégories professionnelles Cette situation qui s’accompagne d’une baisse de la latitude décisionnelle des salariés engendre un net accroissement de la proportion de salariés en situation de « job strain », c’est à dire de « tension au travail »
Pour ceux qui mettraient en doute la valeur de cette étude, la CGT qui a publié l'information précise que : « Ces résultats sont issus du dernier volet de l’enquête SUMER (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels), réalisée en 2009-2010 par 2.400 médecins du travail auprès de 48.000 salariés représentatifs du privé et du public »
Il est à noter qu'en novembre 2009, François Fillon avait demandé à Henri Lachmann, président du Conseil de surveillance de Schneider Electric SA, Christian Larose, président de la section du travail du Conseil économique, social et environnemental, et Muriel Pénicaud, directrice générale des ressources humaines du groupe Danone, de lui proposer des mesures pour améliorer les conditions de santé psychologique au travail.
Ils remettait au Premier Ministre le 17 février 2010, leur rapport sur la prévention du stress au travail « Bien-être et efficacité au travail »
A cette occasion François Fillon a : « (...) insisté sur la priorité qu’il y a à mieux mobiliser les instances dirigeantes des entreprises dans la dimension sociale de l’entreprise en général et dans la politique de santé au travail en particulier. Il est de la responsabilité primordiale des dirigeants d’intégrer le facteur humain dans toutes leurs décisions. La responsabilité sociale des entreprises est d’abord celle de ses dirigeants (...) »
Et depuis, plus rien ! D'ailleurs, une recherche sur l'expression « stress au travail » sur le site du Premier Ministre vous confirmera que la dernière action sur le sujet remonte au 17 février ... 2010 !
Les plus enthousiastes diront qu'il reste encore quelques jours à François Fillon pour nous expliquer de quelle façon il compte s'occuper du bien être des salariés. Les autres pourraient en rire s'il ne s'agissait pas de leur santé !