Sans grande surprise, Vladimir Poutine vient d’être réélu à la tête de l’Etat russe pour un nouveau mandat de 6 ans. Il devra relever de nombreux défis pour aider son pays, notamment sur le plan économique. Le premier pas passe par l’adhésion à l’OMC.
En effet, après 18 ans de longues et laborieuses négociations (c’est un record) due en particulier au conflit avec la Géorgie, l’OMC vient d’accepter la Russie au sein de son organisation. Pour ce faire, la Russie a signé au total 99 accords bilatéraux avant d’obtenir l’aval des pays membres de l’OMC. Maintenant, la Douma (le parlement russe) doit ratifier l’accord avant cet été.
Manal Hachimi
Concrètement, l’ouverture du marché russe est supposée rapporter environ 4 milliards d’euros aux compagnies européennes, qui ont actuellement beaucoup de mal à se placer sur ce marché. Néanmoins, la Russie reste fidèle à sa réputation de protectionnisme et a négocié durement son entrée dans l’OMC. En effet, l’exploitation du gaz et pétrole russe reste sous contrôle pendant encore 37 ans. De même, son industrie aéronautique et agroalimentaire, loin d’être compétitifs, sont protégés jusqu’en 2018. Les entreprises étrangères doivent surmonter de grandes difficultés avec l’administration et les douanes russes, mais grâce à l’adhésion à l’OMC, la Russie devra se plier aux règles imposées par ses pairs.
Des industriels russes ont peur que l’ouverture du marché russe ne signent leur arrêt de production et demandent donc un référendum quant à l’adhésion de la Russie à l’OMC. Le président Poutine tente de rassurer la population en confirmant l’aide économique accordée au secteur agricole (6,8 milliards d’euros en 2012 et 2013).