En 10 ans, le nombre d’associations subventionnées spécialisées dans l’intégration des immigrés a diminué de 80%
France Culture – journal de Renaud Candelier – Mardi 7 février 2012
C’est un bilan de dix années de politique d'intégration que dresse le Haut Conseil à l'intégration qui remettra (a remis le 7 février) un rapport à Claude Guéant. Le HCI démontre chiffres à l'appui que l'Etat se désengage de cette politique d'intégration au profit de la gestion des flux migratoires.
« C’est un seuil critique qui est atteint écrit le HCI.
En 10 ans, le nombre d’associations subventionnées spécialisées dans l’intégration des immigrés a diminué de 80%. Elles sont passées de 6 000 à 1 300 », d’après les extraits du rapport publiés par LIBERATION.
Dans les faits, le budget du Ministère de l’immigration est absorbé en grande partie par le volet asile, l’accueil des demandeurs d’asile ; et par la lutte contre l’immigration illégale.
L’intégration, avec 100 millions d’euros, compte pour 1/6 ème (ndlr : 16,66%), du budget.
L’orientation de ces crédits est également critiquée par le HCI : les moyens sont placés sur l’apprentissage du français ou le Contrat d’accueil.
Autant de facteurs liés à l’arrivée sur le territoire. Les immigrés présents depuis longtemps, parfois de puis plusieurs générations, sont négligés.
Au Ministère la critique est entendue. Depuis deux ans, les services de l’intégration nous expliquent qu’ils tentent de rectifier le tir en travaillant sur les chibanis*, ces vieux immigrés à la retraite qui disposent aujourd’hui de bien peu de droits en France. Et c’est encore temps, juge le HCI. Car, oublier les anciens immigrés ne peut favoriser l’ouverture vers les nouveaux postulants.
*Chibanis : « cheveux blancs » en arabe dialectal (ndlr)