Le secrétaire général de l'UMP reconnaît désormais ouvertement la défaite de son parti en assurant que "le Premier ministre a expliqué qu'il avait été à l'écoute des Français pendant toute cette campagne et qu'il avait retiré un certain nombre de leçons qui seraient prises en compte par le gouvernement". Superbe virage à 90 degrés : en 48 heures on est passé, rue de la Boëtie, de "ces élections sont purement locales et le gouvernement restera droit dans ses bottes (et ses réformes)" à "bien sûr que le gouvernement écoute et comprend le vote des français, au point qu'il va infléchir sa politique"…
Mais dans le fond, Patrick Devedjian ne fait que calquer son pas sur celui du président de la République. En effet, la semaine dernière, Nicolas Sarkozy, qui fanfaronnait encore dans Le Figaro qu'il ne se laisserait pas "distraire par une péripétie" en parlant des municipales, assure désormais que "après le deuxième tour, une fois acquis les résultats définitifs, il appartiendra à chaque responsable politique et d'abord à moi-même de tirer les leçons de ces élections, le peuple aura parlé. Je tiendrai naturellement compte de ce qu'il aura exprimé"…
Le problème pour Nicolas Sarkozy risque bien d'être qu'à compter du 17 mars, il va lui être difficile de trouver des personnalités de gauche (ou dites de gauche), même de deuxième ou troisième rang, acceptant un sous-maroquin alors que la majorité présidentielle est en pleine déconfiture électorale… et le moins que l'on puisse dire c'est que si l'ouverture se limite à Claude Allègre, il sera grand temps de reconnaître que ce processus a vécu.