The Help

Publié le 20 mars 2012 par Olivier Walmacq

Années 60. Eugenia dit Skeeter revient chez elle après avoir récolté le diplôme de l'université du Mississippi. Consciente des difficultés des femmes noires employées comme femme de ménage, elle décide de leur consacrer un livre avec leur témoignage...

La critique merdique de Borat

Voici l'un des succès surprises de l'été dernier avec Rise of the Planet of the apes et Mes meilleures amies. Quand Green Lantern ou même Cars 2 se cassaient la gueule, ces deux-là ont surpris à peu près tout le monde tant ils faisaient partis des outsiders dans un été qui n'aura pas été aussi bourrin que prévu.
The Help est adapté d'un livre à succès, ce qui est souvent synonyme de bienvaillance comme de craintes. Il n'y a qu'à voir le Da Vinci Code pour s'en rendre compte. D'autant que le but du film est de parler de la ségrégation dans les années 60, sujet ultra-sensible en Amérique et pas toujours bien montré.
De plus, comment ne pas penser au chef d'oeuvre de Steven Spielberg, La couleur pourpre ? On peut faire d'ailleurs le rapprochement avec le réalisateur d'E.T. puisque Dreamworks est derrière, tout comme Disney.

Pour le dernier, on peut avoir des doutes sur le contenu surtout au vue de récentes productions pour le moins gentillettes.
On citera certains produits avec Vin Diesel et The Rock. On pouvait donc avoir plusieurs craintes. Le film de Tate Taylor peut se targuer d'avoir un beau casting: Emma Stone, Viola Davis, Octavia Spencer (qui vient juste de recevoir l'Oscar du meilleure second-rôle), Bryce Dallas Howard, Sissy Spacek, Mike Vogel, Allison Janney, Jessica Chastain (décidemment entre le Malick, The Debt, le premier film de Miss Mann et Take Shelter, on peut dire qu'elle a été sur tous les terrains l'an dernier), Ahna O'Reilly, Mary Steenburgen et Cicely Tyson. Essentiellement des femmes comme vous pouvez le voir, les hommes ayant vraiment des rôles pour le moins secondaires voire inexistants (ce qui n'est pas un mal au contraire).

Le titre est à double-sens, puisqu'il désigne à la fois la femme de ménage (non, DSK ne va pas sortir de la douche...) mais également l'aide personnelle. C'est autre chose que le simpliste titre français, La couleur des sentiments.
On suit Skeeter, une jeune femme revenant de l'université et découvre que sa nourrice a quitté bizarrement la maison. Face à ses copines particulièrement niaises et hypocrites, Skeeter devient amie avec plusieurs femmes de ménage dans le but de faire un livre témoignage nommé The Help (le titre original prend encore une fois tout son sens). Elle donne lieu à un portrait au vitriol de certaines de ses "copines" et en particuliers d'Hilly. Dans ce rôle, la fille de Ron Howard se lâche peut être un peu trop en saloperie de service. Un personnage qui peut devenir aussi lourdingue qu'agaçante et accumulant les méchancetés comme la vache mange de l'herbe.

C'est peut être le but mais dans l'ensemble, l'actrice surjoue un peu trop. Pour Chastain, c'est dans l'autre sens vu qu'elle dégage une bonne humeur pour le moins boulimique qui plus est, dans de charmantes tenues (Borat approuve ^^).
Le parfait opposé de la furie et pour cause cette dernière lui voue une haîne sans vergogne car elle lui a piqué son homme! Ah les femmes, tant de jalousie pour si peu. Stone ne donne pas lieu à une grande performance dans le rôle principal, ce qui n'est pas le cas de Davis, Spencer, Janey et Spacek qui s'avèrent impériales.
La première incarne la servante traumatisée par la mort de son fils et accumulant les rôles de nurses. La seconde est la grande gueule, ce qui donnera lieu à une inoubliable séquence de dégustation.


Quel beau placement de produit que cette bouteille Coca Cola !

Janney se révèle aussi pugnace dans le rôle de la mère de Skeeter que dans celui de la belle-mère de Juno.
Un personnage peu intéressant au départ mais qui va subitement devenir plus complexe qu'il n'y paraît au fur et à mesure du film.
Quant à Spacek, cela faisait un moment que l'on ne l'avait pas vu aussi enjouée et à vrai dire tant mieux. En mère qui yoyote un peu (prémices d'alzheimer) mais bel et bien consciente de ce qui se passe dans son entourage.
Le film se suit sans déplaisir bien que certains passages s'avèrent fort inutiles comme l'engueulade entre Skeeter et son petit-ami.
De plus, la réalisation est assez académique avec un bon paquet de plans larges. Ne cherchez donc pas de révolution visuelle en terme de mise en scène.
La musique de Thomas Newman s'avère assez oubliable bien que certains passages intensifient un peu l'émotion.

Un beau film mais parfois encombré par l'interprétation excessive de certaines actrices et quelques passages à vide.

Note: 14/20