Les trois clownes cachent la misère affective sous des aspects grotesques, des cris, des bruits, des musiques qui font rire certains spectateurs, et même des enfants. J’y vois qu’on souffre, qu’on a honte, qu’on est à la limite du dégoût. A la limite, parce que les trois clowns nous racontent une histoire qui dissimule l’histoire. La patronne de l’entreprise de pompes funèbres est une veuve autoritaire, mais c’est bien une veuve dont le mari n’est pas revenu d’une journée de travail et elle ne s’en est, elle-même, jamais remise. Les deux autres employées sont ses victimes : elle les contraint soit à la nudité, soit au viol. Y a pas de quoi rire, n’est-ce pas ? Et pourtant…
Les accordéons, dans cette salle de la rue Léon, accompagnent les chansons des trois veuves joyeuses. Joyeuses ?