Dark Captain

Publié le 19 mars 2012 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

INDIE FOLK – Dark Captain aura mis 3 ans à donner une suite à MIRACLE KICKER leur premier album que le très sérieux Guardian avait plébiscité dans son classement annuel de 2008. 3 ans qui auront permis au quintet londonien de façonner DEAD LEGS & ALIBIS, un album, sorti en octobre dernier, plus pêchu et moins intimiste que le précédent. Le quintet londoniens revient donc avec une indie folk pleine de vie et en ayant laissé tomber le « Light Captain » qui terminait de composer le nom du groupe jusque là.

Voix tamisées, guitares acoustiques, une pointe d’électricité, une batterie étouffée, un synthé pour l'ambiance, quelques notes de piano, des cuivres par-ci par là. Tout ça sent ce qui se fait de plus classique dans cette catégorie, ça en a l'odeur, ça en a la forme, ça en a la substance et pourtant ça ne l'est pas! La faute notamment à des mélodies accrocheuses, des arrangements opportuns, des compositions enthousiastes et une production dynamique. L’ensemble de ces facteurs qui donne une intelligente modernité à chaque titre tout en ayant su aller piquer, ci et là, ce qu’il y avait de mieux dans l’encyclopédie des légendes du genre. Il est presque certain que si les membres de Dark Captain n’étaient pas né de ce côté-ci de l’atlantique, ils auraient succombé aux appels prononcés de leur illustres prédécesseurs, tombant ainsi, comme tant d’autres, dans de piégeurs raccourcis. Mais ça n'est pas le cas et c'est sans doute ce qui les a préservés de s'écrouler alors qu'un avenir radieux leur tend les bras. Naviguant à un rythme effréné pour le genre, DEAD LEGS & ALIBIS transperce le vent et les courants contraires sans qu’aucune bourrasque ne puisse le freiner ni même le ralentir, même les brèves accalmies ne sont capable de l’arrêter. Une vraie réussite de bout en bout, d’une remarquable fluidité, l’enchainement des titres est tel qu’il nous est impossible d’un sortir un du lot. Il n’y a pas de compromis possible DEAD LEGS & ALIBIS est un ensemble indivisible où tous les morceaux sont à considérer comme une seule entité!

Dan Carney et ses compères ont donc réussi avec cet album à donner un souffle nouveau à leur musique qui leur aura permis de ne pas tomber dans le piège du second album sans saveur et uniquement basé sur ce qui avait fait le succès du premier. Bien évidemment des groupes comme Dark Captain, il en existe par centaines, mais leur musique elle reste unique et sans semblables. Toutefois la limite s’avère être très fine pour ne pas se fondre dans la masse de tant d’autre. Du Turin Brakes sans guimauve, du Kings of Convenience avec des couilles. Où encore plus proche d’eux, du Other Lives moins aride, du Fleet Foxes moins pastoral, on irait même jusqu’à faire un parallèle acoustique avec les progressions rythmique de The Pinneapple Thief. Et c’est en mélangeant tout ça qu’ils ont réussi à se démarquer des autres et à rendre DEAD LEGS & ALIBIS indispensable. En donnant plus de volume et d’ampleur à leurs compositions Dark Captain a gravit un échelon supplémentaire dans sa progression. Et maintenant, ils sont désormais prêts à sortir du port et à braver les tempêtes les plus dévastatrices.