On ne pourra donc jamais oublier !

Publié le 20 mars 2012 par Lommedesweppes
Aujourd'hui encore, les ombres de la nuit et du brouillard planent sur notre pays. "Que la France se nomme diversité", avais-je intitulé un post précédent. Il faut croire que tous ne partagent pas cette opinion. Certains se livrent même à une fuite en avant électoraliste, à une course à l'abîme faite de gestes et de propos nauséabonds, placés sous le signe de la vindicte et de l'exclusion.
Il devenait fatal qu'un jour il faudrait en payer le prix. Ce lundi matin, des enfants sont morts parce qu'ils étaient juifs, comme aux heures les plus sombres de l'histoire de l'humanité. Les ont également accompagné dans l'au-delà des adultes qui, bien que tous fRançais, n'avaient pas commis d'autres crimes aux yeux d'un esprit exalté que d'être d'origine juive, maghrébine ou antillaise.
C'est toujours la même chose depuis le moyen Age : au nom de la préservation des racines chrétiennes de la France, subsiste, pour une catégorie d'individus, la volonté de purification ethnique, en s'attaquant à celles et ceux qui semblent différents, comme le noir, le musulman ou le juif. Pourtant Voltaire et la Révolution française sont passés par là. De cette époque nous avons hérité un texte merveilleux : la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Ce texte fondateur de nos libertés et de notre contrat social est on ne peut plus clair : nul ne peut être inquiété pour ses opinions religieuses ou pour ses origines. Ce texte qui s'impose à l'Etat a force de loi pour les particuliers. Le transgresser, ce n'est pas seulement mettre en oeuvre une pensée déviante, c'est d'abord et avant tout porter atteinte aux droits inviolables et sacrés de l'être humain. Et comme tels, ils ne peuvent être acceptés et doivent être combattus et punis. Et parce qu'elle est la garante des droits de l'Homme, la morale laïque de l'instituteur sera toujours supérieure à toute autre.
Autre remarque, on ne cesse de nous rebattre les oreilles des caméras qui font, non pas de la simple vidéosurveillance, mais de la vidéo protection. Force est de constater qu'une caméra ne sert qu'à enregistrer des images. Elles ont filmé le calvaire de ces enfants, mais elles ne leur ont pas sauvé la vie.
Ce drame appelle au chagrin, à la compassion et au recueillement. Mais il ne doit pas nous permettre de faire l'autruche en évitant une analyse lucide. Le tueur se fera prendre, parce qu'il voudra qu'on sache que c'est lui l'auteur de ces carnages. Mais à combien de morts a-t-il fixé son prix ?
En attendant, il faut appliquer la tolérance zéro pour les discours et les actes de haine et d'opprobre raciale ou religieuse. L'esclavage, la shoah et les génocides sont des objets d'histoire à l'école et des sujets de mémoire pour la société, une invitation à la vigilance, à réaffirmer haut et fort "Plus jamais ça" et à agir en conséquence.