«Génie de la Bastille qui culmine (sic) sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France.» Cette envolée mélenchonnienne a peut-être galvanisé quelques minutes la masse de ses fidèles. Mais le Génie qu’il invoque est-il le bon ? Hélas pour lui : non !
Car la créature ailée qui les surplombait se nomme en réalité «Génie de la liberté». Elle a été installée au sommet de la colonne dite de juillet par le roi Louis-Philippe, peu suspect de sympathie socialiste, pour commémorer une révolution libérale contre le régime déliquescent de Charles X et sa tentative de coup de force au moment des «ordonnances de Saint Cloud».
Les autres oeuvres notables de l’auteur du «Génie de la Liberté», Augustin Dumont, montre bien la filiation idéologique dans laquelle ce sculpteur s’inscrivait : «Blanche de Castille», «Le commerce», «Eugène de Beauharnais», «Sainte Cécile», «Philippe Auguste», «Saint Louis», «Napoléon 1er». Pas franchement des valeurs révolutionnaires !
Du reste, les Communards, à qui Mélenchon voulait aussi rendre hommage ce 18 mars, ne s’y étaient pas trompés, eux : ils firent tout pour détruire la colonne et son Génie. Le 24 mai 1871, ils les bombardèrent d’une trentaine d’obus et tentèrent d’y mettre le feu en faisant passer une péniche enflammée remplie de pétrole sur le canal Saint Martin qui passe sous le socle !
Les approximations symboliques et historiques de Mélenchon ne font-elles que refléter les incohérences d’un révolutionnaire d’opérette ? Ses appels incantatoires à la nationalisation des banques, au blocage des loyers, à l’arrêt des expulsions, au recrutement massif de fonctionnaires, au contrôle des prix, aux hausses de salaires, etc. ont résonné aux pieds d’un mauvais Génie.
La chose est cohérente : le «Fidel Castro du 21ème siècle», comme l’expression commence à circuler, n’est pas non plus celui que ses crédules aficionados vont acclamer. L’ancien sénateur socialiste a voté tant et tant de lois qu’il conspue aujourd’hui, à commencer par celle ratifiant le traité de Maastricht !
Les socialistes le craignent, paraît-il.
Avant de lui accorder quelques circonscriptions, ils devraient pourtant lui dire merci : grâce à lui, ils peuvent revivre les vieilles extases du programme commun. Il se pourrait même que Jean-Luc Mélenchon ramène vers les urnes des électeurs qui n’auraient plus jamais voté à «gauche» et qui finiront par obéir aux consignes de deuxième tour.
De vraies méprises de la Bastille ...
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