Gourcuff : La poule aux Seedorf

Publié le 19 mars 2012 par Levestiaire @levestiaire_net

Itinéraire d’un enfant raté.


« John Mensah et Yoann Gourcuff sont toujours en phase de reprise. » Sous ses dehors de jeune loup chroniqueur à Alter éco, Rémi Garde est doté d’un solide sens de l’humour. Parler de son meneur de jeu en des termes aussi élogieux ne mange pas de pain, encore faut-il être sûr qu’il figure bien dans son effectif. Alors oui, oui, il aime les femmes et toujours avec un franc sourire, même dans une barque. Mais papa, à deux doigts de maintenir Lorient en Ligue 1, ne peut pas tout accepter.

Par exemple quand Laurent Blanc et Carlo Ancelotti s’amusent un peu. Le premier dit que pour sa liste des 23, il laisse deux places vacantes pour des joueurs offensifs qui se révéleraient en fin de saison, et cite Gourcuff. Le second pense que son ancien protégé a beaucoup de qualités sur un terrain. Les sites spécialisés ont conclu que de fils d’entraîneur lorientais, il allait se transformer en titulaire à l’Euro et vedette au PSG. Ce sont des sites spécialisés.

La sauce Bernès

Gourcuff a signé une passe presque décisive pour Ederson voici un mois, il ne peut donc être totalement exclu qu’il soit encore un joueur de foot. Pourtant, tout concordait : Bernès qui remplace Poulmaire, quatre défaites en sept titularisations, les blessures à répétition, et cette fâcheuse tendance à ne jamais prévenir quand il est rétabli. Même quand Garde lui prête un maillot, il lui rend bien vite. Question d’éducation sans doute. A Milan, Seedorf et Maldini lui ont appris les bonnes manières, comme dire oui quand un club propose 25 millions après trois buts en six mois ou mettre une serviette dans le vestiaire après la douche, comme les autres. Et surtout, ne pas dire qu’il est le meilleur et il ne l’a jamais dit, il a juste montré de temps à autre son torse nu à tout Chaban. Et qu’on ne vienne pas dire qu’il ne s’implique pas. Si Lyon en est là où il est aujourd’hui, s’il n’a plus un Euro à investir pour remplacer tout le monde, si Grenier est appelé au brillant avenir dont Malbranque et Bergougnoux ont été privés, il y est forcément pour quelque chose.