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Du 23 mars au 26 mai 2012.
Vladimir Markovic est né en 1955 à Belgrade, il vit et travaille à Paris. Lauréat du Concours « Mois de la Photographie » Paris-Audiovisuel en 1979, il est diplômé de l’Ecole supérieure de photographie artistique et de cinéma de Prague (F.A.M.U) en 1986.
L’exposition regroupe deux séries, Survivantes et Correspondances secrètes.
Au début des années 1990, Vladimir Markovic photographie ce qui va devenir le cycle des Poupées, intitulé Survivantes. Il utilise des poupées trouvées, « blessées » par le temps, qui évoquent la mémoire des souffances de la Yougoslavie et sa propre souffrance. Ce travail suscite une commande du Musée des Arts décoratifs de Paris. C’est une partie de ce travail sériel que la galerie annie gabrielli a décidé de présenter. Vladimir Markovic met enscène les poupées anciennes de la collection du Musée, transférées dans différents décors. Il compose un univers étrange, quelquefois inquiétant, au travers duquel circulent nos souvenirs d’enfance, notre propre histoire… Correspondances secrètes : il s’agit de dyptiques construits en deux parties inégales, l’une de plus grand format
utilisant le noir et blanc permettant de se concentrer sur le temps qui passe, et l’autre de plus petit format utilisant la couleur, une façon de s’ouvrir sur le monde. Vladimir Markovic, pour appréhender le réel, procède par perceptions contraires mais complémentaires (noir et blanc-couleur, plein-vide, intérieur-extérieur) qui donnent une dimension énigmatique et sensible à son travail.
Un entre-deux
« Dans l’art japonais, il y a une expression énigmatique : le « Ma », qui désigne le vide, l’espace reposant entre deux sons, deux chocs, deux pensées… un lieu qui serait « rempli » de vide. Dans cet espace-temps, il se passe souvent beaucoup de choses, dans ce court moment on peut percevoir le sens de ce que l’on est et de tout ce qui nous entoure. Ce chemin de concentration autour des choses est une constante du travail photographique de Vladimir Markovic. Dans cette nouvelle série, le photographe a essayé de séparer physiquement (avec l’entourage du cadre noir de la photographie, le noir et blanc et la couleur) deux niveaux de voir et de penser. Mais, heureusement, cette superposition est si unique et originale, que deux formats différents, deux couleurs, deux motifs, vont créer au final un travail singulier, un format archétypique, une oeuvre photographique.
Vladimir Markovic, pour lui-même et pour les autres, parle souvent à travers les simples choses ordinaires, celles qui sont oubliées ou abandonnées. Le regard porté vers l’extérieur se retourne alors vers l’intérieur, s’habitue à la magie, se lance dans l’amour, ou s’abandonne aux réminiscences… Toute l’amplitude et la finesse des différentes rates de la vie sont rassemblées dans un collage unique qui consciemment installe ce cadre noir à travers lequel chacun, de manière intuitive, peut glisser pour ensuite recréer l’image pour lui seul.
Des photographies documentaires, complètement ordinaires vont devenir des images narratives qui présentent la base visuelle de courtes nouvelles. Dans certaines, on entre joyeusement tandis que d’autres resteront de côté-dans l’attente d’être découvertes par un autre. Bien que chacune des photographies soit une création dans l’instantané, elles sont appareillées d’une telle manière qu’elles se détachent du temps et de l’espace, devenant ainsi les coulisses d’une histoire, chaque fois singulière et qui pourtant parle à chacun d’entre nous.
Il apparaît que des motifs incompatibles, grâce à un regard attentif et découvreur, établissent des liens qui se fondent pour certains sur la forme pure et pour d’autres sur le sujet ou la sensibilité. Ces photographies nous font penser alors à un jeu de cache-cache, et une fois de plus révèlent le sens caché des petites choses de la vie, dispersé comme des perles dans la réalité qui nous entoure ». Ivana Brezova, Directrice de la revue « ReFoto », Belgrade/Juillet 2008
Dans l’ensemble de ses photographies, Vladimir Markovic possède l’art de redéfinir un espace, comme une
stratégie mémorielle, comme une alternative existentielle.
Galerie Annie Gabrielli.
33 avenue François Delmas (av. de Nîmes)
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