Tragédies

La valeur d’un sondage dépend de la qualité de la rédaction des questions, de la sincérité des personnes interrogées et du doigté des redresseurs. Si l’on ajoute à cela le fait que, pour près de la moitié, les électeurs ne sont pas encore certains de leur choix, les sondages ne me paraissent pas en mesure d’indiquer avec exactitude les tendances de cette élection. Depuis les prémices de cette campagne, j’ai pensé que les jeux étaient loin d’être faits et qu’il n’était pas impossible que quelque événement imprévu vienne perturber son déroulement.

Il me semble que ceci vient hélas de se produire. La semaine dernière, des soldats ont été assassinés à Toulouse et Montauban et ce matin, ce sont des enfants et un adulte qui ont été abattus dans une école juive de Toulouse. Notre président nous a déjà plusieurs fois démontré qu’il savait faire vibrer la fibre patriotique à l’occasion des hommages rendus aux soldats morts pour la France. Alors que lui et ses sbires se sont souvent évertués  à diviser les Français, rassembler ceux-ci autour de quatre juifs assassinés offre une belle occasion de faire oublier ses errements antérieurs.

Le hasard est parfois singulier. Il se trouve que, hier soir, j’ai visionné un film américain de 1998, Complots. Mel Gibson y interprète un chauffeur de taxi new-yorkais qui s’imagine voir des complots derrière les événements les plus divers. On y découvre peu  à peu que le héros a été programmé pour exécuter des assassinats et il doit lutter pour sa vie menacée à la fois par la CIA, le FBI et des organisations criminelles. Bien sûr, ce n’est qu’une fiction. De plus, cette manifestation d’un hasard qui m’est personnel accrédite l’hypothèse très probable selon laquelle la concomitance entre les événements tragiques que j’évoquais et la campagne présidentielle n’est que fortuite. N’empêche !