LiveTalk : les rumeurs : rouage essentiel du fantasme vidéoludique ?

Publié le 19 mars 2012 par Axime

Qu'on le veuille ou non, l'humanité aime les rumeurs, les cancans, les on-dit, les racontars, les qu'en-dira-t-on. Pourquoi ? Pour le plaisir d'être au courant avant tout le monde, de détenir une vérité connue par un nombre limité de personnes, d'être tout simplement dans la confidence. Si dans notre vie de tous les jours, on ne peut constater qu'une recrudescence de ce type de comportements (la presse people qui en fait ses choux gras est aujourd'hui la presse magazine qui a le plus de tirage en France), il est tout à fait naturel que le jeu vidéo n'y échappe pas. Seulement, ici, la rumeur n'est pas simplement là pour rassasier notre soif de nouvelles, elle appartient pleinement au mécanisme du désir et d'attente (d'un jeu vidéo, d'une plateforme). Ainsi, cette évidence a été depuis longtemps assimilée par les développeurs et éditeurs de jeux vidéo et c'est bien dans ce domaine que l'on retrouve le plus de teasing sur internet et de communication dissimulée. Aime-t-on à ce point se faire du mal ?

Généralement, il y a plusieurs façons de réagir à ces rumeurs. La première, souvent la plus sage mais aussi la moins fantaisiste, est la "Saint Thomas' way of life". Elle consiste à faire fi de toutes les rumeurs et attendre le jour J avec pour seul leitmotiv : je ne crois que ce que je vois. Sans doute la meilleure attitude à adopter si l'on ne veut pas être déçu, seulement a-t-on la force nécessaire pour réfléchir de la sorte ? Non, car nous sommes des êtres faibles et doués d'imagination. Pour vous le prouver, combien d'entre vous ont attendu l'E3 2011 avec une ferveur particulière parce que tout allait être dévoilé sur la prochaine console de salon de Nintendo ?

Lorsque la réalité limitée se mesure à notre imaginaire qui lui est infini, alors là commence notre besoin de rêver et s'attendre à des choses qui dépassent le raisonnable. C'est dans cette seconde situation que nous sommes les plus vulnérables et cela, les éditeurs et développeurs le savent bien puisqu'ils en profitent pour nous mettre à disposition des comptes à rebours, des sites menant sur des pages gorgées de chiffres sybillins voire pour orchestrer de fausses fuites d'informations afin d'alimenter la rumeur. Nous voilà alors à rêvasser devant une console Steam qui, l'apprendra-t-on plus tard, n'a jamais été en préparation ou alors sur un Donkey Kong 3DS démenti depuis lors par la chaîne de magasins GameStop. Alors qui croire ? La rumeur, qui est parfois bien informée, ou les éditeurs qui ont le plus souvent toutes les raisons de mentir lorsque la rumeur vise juste ? C'est là toute la question.

Enfin, il existe aussi une dernière catégorie de personnes, en sans cesse augmentation ces dernières années, qui ne se contente pas de ce que les versions officielles lui donnent mais va chercher toujours plus loin. On appellera ces derniers les "NeoGaffeurs" en référence au forum anglais NeoGaf qui a vu émerger en son sein les théories les plus farfelues du web vidéoludique mais qui a de même démonté de nombreux plans de com en révélant au grand jour ce que le teasing voulait annoncer bien plus tard. Ici, le rêve n'est qu'un point de départ, qu'une hypothèse. Le maître mot est l'analyse, la recherche d'archives, la logique. Face à cette armée tous les jours plus nombreuses, les équipes chargées du teasing doivent frapper de plus en plus fort, ce qui n'est pas pour nous déplaire, puisque de cette façon, la campagne de pub se fait moins abrutissante, plus subtile et finalement davantage plaisante à suivre. 
La question que votre rédacteur volubile vous pose ajourd'hui est donc simple. Comment réagissez-vous face aux rumeurs du jeu vidéo ? Vous n'en avez que faire ? Elles vous passionnent et vous vous prêtez vous-même facilement au jeu du "Just as Planned" (cher à notre bon vieux Light Yagami) ? Elles vous amusent et font fonctionner votre cerveau à plein régime ? Et la desuième question qui va de pair : imagineriez-vous le monde du jeu vidéo sans rumeurs ?