Voici très peu de temps, j’ai eu un entretien avec un Directeur d’usine dans l’équipement automobile.
Les performances de son usine ne sont pas celles que le groupe attend : difficultés avec l’équipe, difficultés avec les clients, avec les fournisseurs, difficultés en production, turnover l’équipe de Management.
Il en parle très directement avec des mots durs pour cette équipe. Il recherche donc à en remplacer certains membres… Qui ne se doutent pas qu’ils sont sur la sellette…
C’est d’accord : ceux qu’ils veut remplacer manquent de compétences. Ceux qui ont été remplacés sur décision de Direction aussi. Une question cependant : pourquoi n’ont-ils pas été remplacés par d’autres qui avaient les bonnes compétences ? C’était possible puisqu’on a recruté, non ?
Une remarque : certains de ceux qui sont partis en démissionnant sont maintenant regrettés : c’était des « bons » qu’on n’a pas su garder.
Hypothèse supplémentaire : les compétences recherchées sont difficiles à trouver sur le marché. Donc il faut les créer en interne. Et ça ne se fait pas instantanément. Et ça demande du temps. Et ça demande un vrai plan d’action. Et un support de la Direction.
Ce processus est « normal », bien accepté lorsqu’il s’agit d’une question technique :
- On va investir, il faudra ensuite installer la machine, que les opérateurs la prenne en main et on aura le résultat qu’on attend,
- La machine a un taux de panne trop important, on va la fiabiliser : recherche des causes, relevés de mesures, mise en place d’actions concrètes, réunions hebdo…
Le « Lean »; « l’Amélioration Continue », le « 6 Sigma », le « Kaizen » ça marche sur les machines uniquement ?
Pour le cas de compétences on refuse la démarche et on change de personne.
Non seulement c’est négatif pour les personnes évincées (mais qui s’en soucie à la World Company ?) mais en plus c’est nuisible pour la structure qui n’a toujours pas les compétences qu’il lui faut.
Changer de mode management serait la solution ?
« Vous les occidentaux, vous avez l’heure, mais vous n’avez jamais le temps » (Gandhi)
Cette citation, prise sur le billet de Gilles Chauveau, illustre bien cette situation. Le reste du même billet montre aussi une voie différente en matière de management… Et qui sera autrement plus efficace pour peu qu’on la suive.
Faut-il l’appeler « slow management » ? Ca n’est sans doute pas très vendeur mais c’est diablement plus efficace. EFFICACE !
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