La relation privilégiée entre le gouvernement conservateur et l'industrie des sables bitumineux n'est plus un secret pour personne. En effet, dans les dernières années, Harper et sa troupe ont donné des incitatifs monétaires substantiels à l'industrie sans leur imposer de normes vis-à-vis l'émission de gaz à effet de serre. Également, le gouvernement agit comme lobbyiste à l'international pour l'exploitation des sables bitumineux, chose qui devrait évidemment se faire par l'industrie et non en utilisant l'argent des contribuables.
Récemment, le Réseau Action Climat Canada a publié un rapport très complet concernant le rôle de l'État dans cette publicité pour les sables bitumineux. Après avoir lu le rapport au complet, voici quelques éléments importants à comprendre dans le dossier:
Économie
- Les nouveaux projets d'exploitation requièrent un prix du pétrole allant de 65 à 95 $/baril pour être rentable. Or, si ce prix monte de 120 à 150 $/baril, une récession économique pourrait éclater. Ça ne laisse pas une grosse marge de manœuvre;
- L'industrie gazière et pétrolière reçoit une subvention de 1,3 milliard de dollars par année de la part du gouvernement;
Les conservateurs
- Une nouvelle politique de communication interdit aux scientifiques canadiens d'être interviewés, à moins que les lignes aient été pré-approuvées par le département de la communication ou le bureau du premier ministre. À cause de cela, la couverture médiatique du réchauffement climatique a chuté de 80%;
- La veille de l'ouverture de la consultation publique sur le projet de pipeline Northern Gateway, le ministre des Ressources naturelles accusait dans une lettre publique les écologistes contre le projet d'être radicaux. Plus de détails ici;
- Dans un document obtenu via la loi sur l'accès à l'information obtenu par Greenpeace, les alliés et les adversaires des sables bitumineux sont listés. Les médias, les groupes environnementaux et les autochtones sont classés comme étant des adversaires tandis que les alliés sont les entreprises énergétiques, les associations industrielles et l’Office national de l’énergie;
- Le 12 décembre 2011, une journée après la fin de la conférence de Durban sur les changements climatiques, le Canada devenait le premier pays à se retirer du protocole de Kyoto. Plus de détails ici;
- Seulement en 2010, des représentants du Canada ont eu pas moins de 110 rencontres lobbyistes avec des politiciens Européens. Tout cela dans le but d'affaiblir la directive sur la qualité des carburants, qui devait « limiter l'utilisation des carburants les plus néfastes pour l'environnement [en prenant] en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à la production des carburants et d'attribuer des valeurs plus élevées au pétrole issu des sables bitumineux » rapporte le site Actu-Environnement;
- Un vote pour faire passer la directive à échoué en février dernier et sera voté à nouveau en juin;
Traduit du document du Réseau Action Climat Canada
- Avec une capacité de production en constante hausse (voir figure de droite), le gouvernement cherche à construire des pipelines pour vendre son pétrole;
- Les Américains ayant retardé le projet de pipeline Keystone XL (plus de détails ici), le gouvernement s'est tourné vers le projet Northern Gateway (plus de détails ici).
Bref, le rapport explique en détail comment les conservateurs jouent le rôle de lobbyiste dans le dossier de l'exploitation de sables bitumineux depuis des années. À force d'investir dans l'un des projets les plus polluants au monde et de couper dans la recherche et la surveillance environnementale, le gouvernement Harper nous montre à quel point ils sont éloignés de la réalité canadienne, l'opinion des Canadiens. Je ne trouve pas de mot assez fort pour exprimer mon dégoût face à la situation. Partagez l'article si vous êtes dans la même situation...!
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