Journey

Publié le 17 mars 2012 par Gameinvaders

Comme vous le savez Gameinvaders a toujours soutenu que le jeu vidéo méritait son statut au rang de dixième art. Si certains réfractaires voient en cet élément culturel que sexe et violence, je les invite à tester le jeu que je présente dans ce test. En effet, Jenova Chen et toute l’équipe de Thatgamecompany reviennent pour nous séduire de nouveau. Après The Flow et Flower, c’est Journey que j’ai testé. Et autant le dire tout de suite, c’est un chef d’œuvre…

Votre intuition vous dira où aller.

Journey, comme son nom l’indique, est un voyage qui vous donne le contrôle d’une créature mystérieuse. Tout comme les précédents jeux du studio, contrôler l’avatar, est des plus faciles, tout semble pensé pour diminuer au maximum la charge cognitive de l’utilisateur. Et du coup rendre l’immersion des plus efficaces. Là où aujourd’hui la plupart des jeux nous proposent plus de boutons, plus d’interaction, Journey se contente du minimum pour faire vivre son expérience avec le plus de simplicité possible. Autant dire que c’est une réussite, très vite le contrôle du personnage devient une habitude, et pas plus de 10min vous suffisent pour faire du personnage une extension de vous-même. Quoi qu’il en soit on retrouve le même leitmotiv du studio créateur d’ovni, un gameplay simple dans le but de faire naître l’émotion chez le joueur.

Immensité a portée de main...

Tout commence alors que vous êtes au milieu d’un désert immense, aucune indication, rien que votre intuition vous permettra de savoir où aller. Malgré cette angoisse de ne pas savoir où vous êtes et quoi faire, le jeu pose déjà une ambiance sereine. Les décors sublimes, donnent une impression d’immensité et accompagnés d’une musique d’ambiance parfaite on est déjà dans un mélange d’émotions des plus subtiles. Excitation et adrénaline de la nouvelle aventure et son soupçon de calme et d’apaisement qu’amène un tel décor. Les décors variés, laisseront souvent cet impact fort sur vous, conditionnant automatiquement votre façon de penser. Mais l’aventure ne s’arrête pas au décor, à sa musique délicieuse ou sa facilité de prise en main. Très vite dans votre périple vous retrouverez un compagnon, cette créature vous ressemble trait pour trait et pourrait être incarnée par votre voisin comme par un joueur à l’autre bout du monde. Réponse que l’on ne cherche pas plus que ça, mais vous en saurez plus à la fin du périple. Par contre, aucune communication standard n’est possible avec lui. Chat vocal, messagerie instantanée, tous ces éléments sont bannis du jeu nous laissant dans ce monde poétique jusqu’au bout.

Abandonnerez vous votre compagnon ?

Les joueurs solitaires pourront toujours faire le choix de se séparer de ce compère, mais il faut bien avouer que ce serait passer à côté d’un panel d’émotions prévues et voulues par les développeurs. Surtout que dans Journey, ce n’est pas l’arrivée qui compte mais le voyage, et croyez-moi sur parole, voyager seul c’est moins amusant. Partager cette expérience avec un inconnu, crée une sorte de connexion avec ce partenaire. Vous vous surprendrez peut être à communiquer avec lui, en utilisant une petite onde lumineuse. Une onde qui lui permettra de vous localiser, mais aussi de recharger votre écharpe. Cette petite écharpe magique dans votre dos, qui vous donne la possibilité de voler dans les airs, et qui peut s’avérer indispensable dans certaines conditions. Malheureusement,  pour l’utiliser il faut recharger son énergie et seuls quelques éléments en plus de votre partenaire ont ce pouvoir. En fait, votre compère devient vite indispensable devant l’immensité des décors, et vous verrez que ce voyage créera des liens. Vous vous surprendrez à vous soucier de votre jumeau, « où est-il ? » « Que fait-il ? » Pourquoi est-ce qu’il ne me suit pas ? » … Et ce pendant les 2 à 3 heures que peuvent durer le voyage. Oui 2 à 3 heures, je sais ce que vous vous dites, c’est court. Mais c’est tellement bon que finalement, on ne le remarque même pas et on recommence un nouveau voyage.

Pour finir, je remercierais simplement toute l’équipe de Thatgamecompany et Jenova Chen pour ce voyage merveilleux. Après Flow et Flower on n’en attendait pas moins de ces génies. Avec Journey,  ils ont fait encore mieux. Protection, émerveillement, joie, peur, le jeu joue sur les émotions et il le fait bien. Au-delà des codes universels du jeu vidéo, c’est sur votre instinct primitif que repose Journey. Et au final c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Si vous aimez le jeu vidéo, c’est une obligation pour vous de jouer à Journey, l’un des plus grands chefs d’œuvre vidéoludiques. De mon côté, je repars pour cette aventure.

Score: