C'est dans le cadre de la 7EME EDITION DE LA SEMAINE EUROPEENNE DES ALTERNATIVES AUX PESTICIDES, que l'entreprise Lea Nature, qui commercialise les produits de la marque alimentaire Jardin'Bio, propose une campagne nationale de sensibilisation « Pesticides ? Nos enfants n’en ont pas besoin pour bien pousser ! » pour interpeller le futur Président de la République et l’opinion publique. En parallèle de cette campagne, voici quelques chiffres éloquents, mettant en évidence la pertinence de l'agriculture biologique.
L'engagement d'une entreprise : historique
Peu d’entreprises ou de marques acceptent de mettre leur budget de communication en faveur d’une cause ou d’un plaidoyer. En 2007, année des précédentes élections présidentielles et durant le Grenelle de l’Environnement, Jardin BiO’ avait pour la 1ère fois interpellé les pouvoirs publics sur la disparition mondiale des abeilles, une des causes étant les pesticides. En 2008, une 2ème fois, au moment du vote de la loi OGM, Jardin BiO’ a manifesté son opposition à la culture d’OGM en plein champs, des plantes à pesticides. En 2012, à un mois des prochaines élections présidentielles et durant la semaine sans pesticides, Jardin BiO’, la marque d’alimentation bio de Léa Nature, a décidé de reprendre la parole pour alerter les leaders politiques et l’opinion publique, sur l’usage extraordinairement important et non sans conséquence des pesticides en France. Ainsi, bien avant de naître, nous sommes désormais tous pollués. En grandissant, nous conservons et accumulons ces pesticides dans notre organisme, des intrus déclencheurs potentiels de désordres de santé. Les maladies professionnelles des agriculteurs liées à l’utilisation des pesticides commencent –enfin – à être reconnues. Jardin BiO’ milite pour le droit et le choix de respirer, boire et manger sans pesticides. Cette campagne presse a reçu l’appui de 4 associations environnementales : Générations Futures, APPEL de la Jeunesse, ARTAC et le CRIIGEN.
Le Contexte: Les surfaces agricoles converties au bio restent à la traîne
L’agriculture biologique est celle qui offre aujourd’hui les meilleures garanties en matière de protection contre les pesticides de synthèse. En effet, elle s’est dotée d’un cahier des charges strict dans lequel il est prévu l’interdiction des pesticides de synthèse. Ne sont autorisés que des substances d’origine minérale comme le soufre, le cuivre ou d’origine végétale comme certains insecticides (roténone, pyrèthre), des purins végétaux et des algues calcaires (lithothamme) riches en oligo-éléments tendant à renforcer la résistance naturelle des plantes.
Si le nombre de conversions a augmenté considérablement ces trois dernières années et que les consommateurs affirment leur soutien au bio, seuls 3,09% de la surface agricole utile (SAU) est dévolue au bio en France en 2010 (chiffres Agence Bio), avec l’objectif d’atteindre 6% en 2012 et 20 % en 2020.
Le déséquilibre offre/demande s'est accentué ces dernières années au profit des circuits d'importations, qui représenteraient plus de 30 % des ventes aujourd'hui.
L’agriculture biologique peut nourrir la terre (étude FAO)
La FAO, Food and Agriculture Organization, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, constate dans un rapport de 2007 que l'agriculture bio est capable de nourrir la planète mais, en plus, sans impact sur l'environnement et en limitant considérablement la problématique du réchauffement climatique.
Selon la FAO les avantages de l'Agriculture Biologique sont innombrables :
- Nourrir toute la planète avec des aliments sains, hautement nutritifs et exempts de poisons
- Economiser les réserves en eau
- Préserver la biodiversité alimentaire en gardant précieusement les variétés traditionnelles qui sont plus résilientes et donc plus capables de s'adapter aux bouleversements climatiques- Lutter contre le réchauffement climatique en supprimant les fertilisants chimiques et les pesticides et en fixant le carbone dans le sol de par sa teneur augmentée en matière organique
L’agriculture biologique peut produire mieux voire plus
Beaucoup d’autres études vont dans ce sens, mais sont peu relayées. Brian Halweil (1), chercheur à l’Institut Worlwatch est l’auteur deEat Here : Reclaiming Homegrown Pleasures in a Global Supermarket :
Le vieil argument selon lequel le rendement de l’agriculture biologique représente un tiers ou la moitié du rendement de l’agriculture traditionnelle est basé sur des hypothèses biaisées et un manque d’information. Ainsi le Département américain de l’agriculture, lorsqu’il indique que l’agriculture bio ne permettrait de produire qu’un quart de la nourriture produite actuellement, se base uniquement sur la production de fumier des États-Unis qui ne pourrait couvrir qu’un quart des besoins en engrais du pays – or l’agriculture biologique ne dépend pas que du fumier !
Bill Liebhardt, scientifique agricole de l’Université de Californie à Davis, a analysé 154 saisons de croissance sur diverses cultures et a découvert que :
- la production de maïs biologique atteignait 94 % de celle de la production conventionnelle,
- celle de blé biologique 97 % et celle de soja biologique 94 %.
- La production de tomate biologique quant à elle égalait la production conventionnelle.
Plus important encore, dans les pays les plus pauvres où se concentrent les problèmes de famine, la différence de rendement disparaît complètement. Les chercheurs de l’Université d’Essex, Jules Pretty et Rachel Hine, ont étudié plus de 200 projets agricoles dans les pays en voie de développement. Une étude sur sept ans portant sur 1.000 fermiers cultivant 3.200 hectares dans le district de Maikaal, dans le centre de l’Inde, établit que la production moyenne de coton, de blé et de piment était jusqu’à 20 % plus élevée dans les fermes biologiques que dans les fermes conventionnelles de la région. Les agriculteurs et les scientifiques agricoles attribuent les rendements plus hauts dans cette région sèche aux cultures de couverture, au compost, au fumier et à d’autres pratiques qui augmentent la matière organique (qui aide à retenir l’eau) dans les sols.
Une autre étude menée au Kenya a démontré que si la production de maïs biologique était moins élevée que la production conventionnelle dans les “zones à fort potentiel” (avec des précipitations au-dessus de la moyenne et une meilleure qualité de sol), dans les régions plus pauvres en ressources, en revanche, la production des agriculteurs biologiques dépassait systématiquement celle des agriculteurs conventionnels. »