Comme je l’annonçais dans mon post précédent, c'est en tête-à-tête avec la Nooch-mi que j'amorce la partie vietnamienne du périple.
J'avais gardé de mon premier passage à Hanoï (il y a 2 ans, posts 73-74) des souvenirs torrides et promis à Minouch qu'elle allait suer encore plus qu'à Bangkok. 90% d'humidité, 35 degrés, 10 douches par jour. J'avais oublié un détail (décidément, entre ça et les visas) : c'était en juillet et nous sommes en mars. A l'arrivée ce fut le choc... thermique. Il doit faire 15 degrés à peine, le ciel est tout gris, les gens sont en anorak (n'en feraient-ils pas un peu trop ?), on avait l'air malin avec nos robes légères et nos tongs (et les sacs à dos en plus) (et pour couronner le tout, l'énorme éventail en bois que Sarah m'a refilé)... La repère, comme aurait dit si justement ma chère petite sœur.
Là j'ai superposé tous mes vêtements les plus chauds et j'ai encore froid.
La première chose que nous avons faite en arrivant, c'est de réserver une croisière d'une nuit/2 jours dans la baie d'Along pour une sorte de pèlerinage familial. Papi, qui était petit mousse dans la marine, disait y avoir « posé sa crotte » entre 1946 et 1948 et en parlait encore plus de 40 ans après. J'avais pris ça au pied de la lettre (au sens figuré ça veut dire s'installer, le saviez-vous ?! Moi non) et voulais aller voir si elle y flottait encore (excusez la trivialité de cette blague familiale) (c'est pas ma faute c'est l'hérédité).
Au début on s'est dit que c'était pas gagné vu le brouillard.
On s'attendait davantage à voir surgir le monstre du Loch Ness que la Crotapapi.
mais le ciel s'est heureusement un peu dégagé, nous permettant, non sans émotion, d'accomplir notre mission du haut de l'île Tip Top (ce n'est même pas moi qui ait inventé ce nom débile)
la Minouch scrute l'horizon
Touché coulé ! Je n'ai pas zoomé, je préfère rester dans la suggestion.
La croisière en tant que telle a été très agréable. Un mignon petit bateau relativement luxueux
On a pris un tour relativement cher (une centaine d'euros par personne) car nous savions que « ÿou get what you payed for ». En d'autres termes, formule à 30 euros= rats, bouffe dégueu et normes de sécurité pas forcément respectées.
avec des plantes vertes sur le toit, SVP !
des coéquipiers très sympas (que des anglophones et germanophones, pour le plus grand plaisir de Minouch qui a passé son temps à hocher la tête en souriant et en disant yes yes et sinkiou pour faire croire qu'elle comprenait), un guide très compétent répondant à l'exotique prénom de Nghe (essayez d'imiter un débile mental et vous aurez une chance d'approcher la prononciation correcte) mais se faisant appeler Peter (ce qui, entre nous, ne lui allait pas du tout), et de la très bonne bouffe.
Chaque repas était un festin et une œuvre d'art en même temps.
crabes farcis, crevettes marinées sous un bouquet de fleurs taillées à même le légume, calamars frits à je ne sais quelle épice qui fait toute la différence... et ce n'était que l'entrée !
Sans parler des cocktails :
margarita au fruit de la passion ! (j'insiste sur le singulier) Le barman en vidait un frais dans le verre avant de compléter avec l'alcool.
L'atelier roulage de rouleaux de printemps était inclus dans les prestations (pas cons les cuisiniers, ça leur fait du boulot en moins!). Regardez-moi cet air jubilant. C'est touchant. Comme un enfant de maternelle qui est persuadé qu'il vient de faire un beau dessin mais qu'en fait il est affreux. Meuuuuh oui il est beau ton rouleau Minouchette.
Notez la présence de la fourchette, privilège des handicapés des baguettes (pour rattraper les morceaux -voire la totalité du rouleau- dans le ramequin de sauce)
Dommage que je n'aie pas pu prendre de photo pendant la virée en kayak (vu que j'étais moi-même dedans aussi) entre les rochers. Vous auriez vu son sourire fier et émerveillé de petite fille qui vient d'enlever les roulettes à son vélo... Bon en fait c'est l'Allemand qui faisait tout mais faut pas lui dire.
Pour clore ce post, je ne peux m'empêcher de mettre la photo de ce magnifique lapinou en coquillages qui trônait dans la boutique d'une des îles-promontoire.
Double hommage :
-à Pinou the First, mon lapin à moi impitoyablement transformé en civet par Papi il y a bien 22 ans (j'ai longtemps cru à l'histoire de la chute du clapier mais je ne suis plus dupe)
-à Pinoo the Second qui accompagna bruyamment les années de solitude de Sarah à Saint-Lô et périt il y a peu à la suite d'une longue agonie dont la cause reste inconnue. Pet (de lapin?) à son âme.