Nous sommes dans l’e-journal de Boulogne, c’est pas la classe !??? On en est très heureuse pour plusieurs raisons ! C’est là où nous sommes installées (j’y vis et Gabriella s’y traîne tous les jours) et surtout le texte est génial !
My Little Day
À l’origine de My Little Day, deux amies étudiantes en histoire de l’art qui animaient des goûters d’anniversaire régulièrement. Quelques années plus tard, les mêmes, toujours passionnées d’art, toujours amies, mères et femmes actives, font face à la difficulté de la plupart des parents : comment, quand on manque de temps, ne pas manquer ce rendez-vous si cher aux enfants, l’anniversaire ?
A quoi ça tient : Dorothée réussit un fabuleux gâteau pour son fils, Gabriella rebondit, et les voilà lancées. « Ҫa s’est fait très vite, en quelques jours nous tenions le concept, nous avons déposé nos statuts 3 mois plus tard et ouvert le site dans la foulée, » explique Dorothée. En cette année 2010, le milieu français de l’anniversaire ressemblait à une morne plaine : « On ne trouvait rien de pratique, pire, on trouvait des supports faussement pratiques ! Aucun parent n’a le temps de compulser les centaines de pages d’un manuel de jeux alors qu’il s’y prend au dernier moment. »
Leur idée initiale était donc très simple : proposer des idées de jeu sans matériel, applicable aux surfaces restreintes des appartements. « Les parents et les enfants subissent une pression très forte autour de l’anniversaire, nous voulions faciliter la vie de ceux qui ne savent pas faire. Un anniversaire, c’est une ambiance, nous voulions montrer qu’on peut réussir les choses simplement au moyen des bonnes assiettes en carton. » Un peu plus tout de même, mais on saisit bien l’idée lorsque Dorothée évoque les boules de feutrine « qui ne servent à rien, si ce n’est à donner du volume à la table. » Et de fait, ce sont ces boules en vitrine qui m’ont arrêtée alors que j’arpentais à toute allure la rue Fessart, où My Little Day vient d’installer son showroom. De là naît l’idée des kits d’anniversaires, grands et petits, qu’elles assemblent elles-mêmes et que l’on peut compléter à sa guise : chacun repose sur l’alliance d’une couleur et d’un thème (« princesse, » « super-héros »), ce qui suffit à déclencher l’imaginaire des enfants. « Le figuratif à la Spiderman, c’est du flan » tranche Dorothée. Il n’empêche que le travail de création, en amont de chaque boîte, est spectaculaire : « Nous créons des planches de tendances, avec pour point de départ une inspiration dans l’art contemporain, puis des idées associées » à l’instar de cette tendance carnaval, proposée au téléchargement. Des tendances soumises ensuite aux souverains juges : leurs propres enfants.
Ceux-ci sont de l’aventure depuis le début. C’est Jules, le fils de Gabriella, qui pose pour le visuel, costume chic, chapeau pointu et doigt dans le nez. « L’élégance et l’irrévérence, c’est ça l’enfance » commente Dorothée. Les autres et leurs copains jouent volontiers les modèles, le mercredi après-midi, endossent des costumes, de plus en plus variés, avec lesquels ils repartent après la pose. Ils donnent leur avis sur tout, testent les boîtes, les jeux, et donnent de nouvelles idées. En deux ans, le catalogue est passé de 4 kits à 26, le fruit de cette collaboration très éclairée. Il y a aussi de l’enfance des fondatrices dans My Little Day, comme ces piñatas revisitées pour l’appartement, souvenir des années brésiliennes de Gabriella.
Quant à leur développement sur internet, elles expliquent fonctionner au feeling. Le blog est né le premier, plus facile à mettre en ligne, et indispensable support de communication pour ouvrir sur leur univers. Le site, confié à un développeur, a pris davantage de temps, et requis un apprentissage sur le tas. Dans l’air du temps, Dorothée et Gabrielle sont aussi sur Facebook et Twitter, où toute une communauté s’anime autour de leurs créations : « C’est génial, mais chronophage. Souvent, nous n’avons même pas le temps de répondre, un visiteur s’en est chargé ! » Une viralité qui donne le vertige, mais ne rend pas forcément les choses plus faciles : « C’est la jungle pour être trouvé. »
My Little Day semble pourtant bien avoir trouvé sa voie. Il n’est plus rare que des kits soient « détournés » pour des festivités entre adultes, ce qui ouvre de nouvelles perspectives aux créatrices. Celles-ci viennent également de trouver un relais dans une boutique parisienne, le Family Market. Enfin, depuis quelques mois, le site est consultable en anglais, ce qui attire des commandes de l’étranger tous les jours, y compris de Grande Bretagne. « Au pays des Middleton ? » s’étonne-t-on. Oui, au pays des Middleton, la fraîche touche des anniversaires à la française gagne du terrain…