Les termes du domaine académique et culte (aussi pédant et un peu freak, je le reconnais) qui définissent avec une plus grande exactitude le caractère de l’exposition qui se célébrerera dans le musée parisien de l’Orangerie sont intertextualité et interdiscursivité. Comme je ne veux pas ennuyer le lecteur avec une leçon universitaire qui ne nous mènerait nulle part, nous passerons à donner les données à un niveau plus mondain où nous nous sentirons tous d’avantage à l’aise, moi y compris. Et bien, du 22 février au 11 juin, cette institution française organise une exposition (accompagnée d’ateliers, de conférences, de concerts de musique et de projections cinématographique pour que rien ne manque) centrée sur les relations professionnelles du compositeur Claude Debussy (1862-1918) avec d’autres collègues compositeurs (de là l’intertextualité) et avec des artistes d’autres disciplines, surtout des peintres (de là l’interdiscursivité).
Le créateur de “Prélude à la sieste d’un faune”, pendant toute sa vie, et spécialement dans des moments complexes et de chaos spirituel, n’a pas seulement reçu l’appui de son mécène particulier, le conseiller d’état Arthur Fontaine, mais aussi de peintres contemporains de la taille d’un Renoir ou d’un Degas, amen de sa relation particulière avec le compositeur Ernest Chausson. Qu’est-ce que tout cela à a voir avec l’intertextualité et l’interdiscursivité que j’avais promis de ne pas nommer de nouveau, mais que je ne peux pas m’empêcher de mentionner? Essentiellement et pour résumer: le créateur de la symphonie “La Mer” (programmée comme activité parallèle de l’exposition) s’est inspiré pendant toute sa vie d’œuvres d’autres artistes (aussi bien de peinture ou de littérature que de musicales) pour composer son particulier univers créateur. Il faut tenir en compte que ce substrat va au-delà des simples influences pour se transformer en axe moteur de tout son opus artistique.
En suivant cette philosophie, le Musée de l’Orangerie organise une exposition avec des peintures d’artistes contemporains à Debussy entre lesquels figurent des noms de la taille de Gauguin, Bonnard ou Claudel. On accompagne ces œuvres d’éditions de “princeps” de Louÿs o Gide, lettres manuscrites, partitions originales et brouillons de contes, poèmes et romans. En effet, l’amalgame de l’exposition ne se centre pas sur un seul genre mais elle englobe de la peinture à la littérature. Et comme si cela ne suffisait pas, l’interdiscursivité (au point ou j’en suis j’ai renoncé à me taire) sort des salles d’exposition pour envahir tout le musée, puisqu’il organise des activités parallèles qui affectent cette communication artistique dans plusieurs sens. Même si je vous laisse ici la page web de ce multi-évènement, pour ainsi l’appeler, http://www.musee-orangerie.fr/homes/home_u1l2.htm , je vais prendre la liberté de recommander le concert de l’après-midi dans la salle des “Nénuphars”, qui n’est pas apte pour esprits délicats affectés par le Syndrome de Stendhal, l’atelier “Debussy” dirigé aux plus jeunes ou à la lecture littéraire, qui aura lieu le vendredi 11 mai. Cette programmation exhaustive pourra sans aucun doute, contenter la soif de beauté et d’art (interdiscursif ou pas) du voyageur le plus sybarite du monde.