Il y a quelques semaines, nous avions émis l’hypothèse d’un article sur l’intérêt que représente le joueur de basket, sorti du néant, Jeremy Lin. Finalement, nous n’avons rien mis en ligne… Mal nous en a pris. En effet, le phénomène est aujourd’hui l’heureux partenaire de Volvo.
Revenons sur cette histoire rapidement. L’équipe de basketball américain des New York Knicks joue sans leur meilleur joueur, et doit faire face à une horde de blessés. Rentre alors sur le terrain un joueur américain d’origine taïwanaise : Mr. Lin. Dès lors, l’équipe enchaîne les victoires, l’inconnu devient une star, et son histoire fait le tour du monde. Le garçon est en effet brillant scolairement, et très doué au basket. Malheureusement, et malgré de belles performances à l’Université, il est bloqué à la fois par son origine asiatique et par le fait que sa faculté ne soit pas the place to be pour devenir une star internationale de basket (résumé rapide).
Tout comme la société française (cf. Omar Sy), la société américaine adore les personnes qui arrivent à dépasser les barrières installées par elle même. Tout aussi injuste que cela puisse paraitre, une fois que quelqu’un transcende les difficultés culturelles, sociales, économiques… On l’adule. Plus paradoxal encore, cette personne devient bankable (terme également utilisé pour Omar Sy, qui est maintenant l’exemple des jeunes de banlieues qui réussissent, d’autant plus adulé qu’il a fait fi des barrières injustes placées sur sa route par la société). Bref, revenons à la publicité et laissons la politique de coté.
L’avantage de Jeremy Lin pour un publicitaire est multiple : son histoire fait vibrer les américains, ré-enchante le fameux american dream perdu en route lors de la crise et ouvre des portes marketing de l’autre coté du monde. L’Asie a évidemment reçu avec plaisir ce digne représentant. Notamment la Chine qui avait perdu le héros national Yao Ming (joueur gigantesque), ayant subi trop de blessures.
Volvo ne s’y est pas trompé. La marque a annoncé un partenariat marketing ce 19 mars. Rappelons par la même occasion que la marque est détenue par une holding chinoise (la boucle est bouclée). L’objectif de Volvo est international : asseoir sa marque aux USA et décoller en Chine. Pour l’heure, les ventes dans ce pays sont de 47,000 unités par an. La marque souhaite passer à 800000 voitures à travers le monde (soit le double des ventes actuelles) d’ici 2020.
Avec 660,000 followers sur Twitter, des blogs en mandarin et anglais, le joueur a rapidement profité de la Linsanity, qui n’a commencé qu’il y a un mois et demi… Le joueur lui même ne perd pas le nord : il entend récupérer les droits sur le terme “Linsanity” (terme qualifiant la folie entourant son éclosion sur le devant de la scène).