La Cour de cassation allemande a ordonné vendredi la restitution par un musée berlinois d’affiches volées par les nazis en 1938 à l’héritier américain des propriétaires juifs spoliés, même si ceux-ci avaient entre-temps été indemnisés.
Hans Sachs, un dentiste juif berlinois, avait réuni une collection de plusieurs milliers d’affiches et d’oeuvres graphiques qui avait été confisquée par le ministère de la Propagande national-socialiste en 1938.
Hans Sachs s’était alors exilé aux Etats-Unis, où il est mort en 1974. Après-guerre, il avait longtemps cru sa collection disparue, et avait accepté, en 1961, un dédommagement de 225.000 marks de l’époque (l’équivalent de plus de 500.000 euros d’aujourd’hui), versé par l’Allemagne de l’Ouest.
Mais une partie de la collection avait refait surface peu de temps après dans l’Allemagne de l’Est communiste.
En 2005, Peter Sachs, son fils, avait engagé des procédures judiciaires pour faire reconnaître sa propriété sur les oeuvres et en obtenir la restitution par le Musée historique allemand.
Le musée a indiqué posséder dans ses réserves quelque 4.300 pièces de la collection originelle et en a estimé la valeur à 4,4 millions d’euros environ. Pour le musée, la question de la propriété de la collection avait été définitivement réglée par l’accord conclu dans les années 1960.
Le fils du collectionneur faisait valoir que son père avait accepté l’accord car il n’avait à l’époque aucun espoir de revoir la collection.
L’avocat de M. Sachs, a indiqué que son client, un ancien pilote de ligne, souhaite maintenant trouver un endroit où la collection serait visible par le grand public, mais « comme des oeuvres d’art, pas comme des pièces historiques ».
La collection Sachs comporte, outre de nombreuses affiches de cinéma, des oeuvres de plusieurs grands noms de l’art de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, dont Käthe Kollwitz, Max Slevogt, ou encore Max Klinger, le « Rodin allemand » qui a également touché au graphisme et à la gravure.
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