Nourrir vos rêves, votre imaginaire, célébrer les parfums, la beauté, les couleurs, le goût ou la musique, voilà le programme que je vous propose.
Célébration de nos cinq sens en un livre riche, odorant, plein de sons et de saveurs et habilement mis en scène par Diane Ackerman.
L’auteure est une scientifique, elle aime la diversité, la littérature, la poésie, aussi son livre marie-t-il les connaissances et la sensibilité, le corps et l’esprit. « Pour vivre, nous sommes tenus en laisse par les sens. Ils nous rendent plus vastes et cependant, nous limitent, nous restreignent. ».
Elle explore tous les registres, depuis le folklore jusqu’à l’expérience scientifique. Le voyage démarre avec l’odorat, je dois vous dire que c’est vraiment mon préféré peut être parce que les odeurs réveillent notre mémoire de façon intense.
Avez-vous remarqué qu’il est très très difficile de décrire une odeur à quelqu’un qui ne la connaît pas ! Pourquoi manque t-on à ce point de mots pour décrire les odeurs ? L’odeur si volatile de la violette, celles infinies des roses , odeurs qui rendent si difficile le travail d’un nez qui doit pour créer un parfum :
« choisir parmi un océan de fleurs, de racines, d’herbes, d’huiles »
Les odeurs sont un véritable grand conservatoire pour les écrivains : Colette et son jardin, Proust et sa madeleine et bien d’autres.
Senteurs, parfums, odeurs, effluves, fragances, relents.....
Au pays du goût vous apprendrez que nous avons papilles 10 000 papilles, plus que les perroquets qui n’en ont que 400 mais bien moins que les vaches qui en ont 25 000, pas étonnant qu’elles fassent des festins d’herbes !!!
Un petit détour par les banquets romains , la course aux épices et pour finir par le dieu du goût et de la gourmandise : le chocolat. Je recommande d’avoir à portée de main une tablette sinon la lecture des pages se révèle être une pure torture.
Diane Ackerman est parfois où on ne l’attend pas, dans le chapitre sur l’ouïe c’est le chant des baleines qui illustre le propos, pour chaque sens elle essaie d’ouvrir vers le monde animal.
Le chapitre le plus sensuel est celui sur le toucher, seul sens qui ne se rattache pas à un organe mais à la peau qui nous enveloppe.
Un sens où les tabous sont nombreux et qui est aussi celui qui nous entraîne vers la douleur. Pour la science on fait un tour vers les banques d’épiderme, mais l’art revient vite en force avec une visite à l’atelier de Rodin.
Curieusement elle propose pour illustrer la vue, de nous parler du ciel nocturne et des constellations ! Nous décrit le monde de la lumières et s’étonne que les couleurs n’aient pas de but.
Tous les articles de son odyssée des sens, pétillent d’intelligence et sont une masse folle d’informations variées et attrayantes toujours d’une grande clarté. Les pages sont truffées de rapport d’expériences sensorielles parfois connues mais souvent totalement surprenantes, Elle n’hésite pas à réquisitionner écrivains, peintres, musiciens pour soutenir son propos et lui donner chair.
Une belle façon d’aborder un domaine dit scientifique pour transformer cette étude en un parcours fléché où l’on court d’un point à un autre, prêt à nourrir nos sens avec bonheur.
Le livre est indisponible chez l’éditeur mais présent sur plusieurs sites d’occasions et peut-être dans votre bibliothèque
Le livre : Le livre des sens - Diane Ackerman - Traduit de l’américain par Alexandre Kalda - Editions Grasset