S'il y a une chose que j'ai envie de dire ce matin, c'est que j'ai beaucoup aimé le festival des migrations. Faut que je le note avant que d'autres événements n'assaillent ma pensée. Oui, j'aime le festival, pour ce qu'il représente, pour la possibilité qu'il me donne de voyager partout dans le monde, pour la joie festive qu'il procure, pour la cachupa capverdienne, le thé à la menthe marocain, le gâteau au chocolat turc, l'encebollada équatorienne, pour ne citer que les spécialités que j'ai goûtées. Évidemment qu'on est dans le folklorique, rétorquais-je à un ami, chaque personne dans son stand joue avec les éléments constituants et visibles de sa culture, de son bagage identitaire, mais c'est là une des façons de se donner en partage, de s'intéresser à l'autre, de prendre plaisir à la diversité du monde. Parce que, contrairement à ce que pensent et prônent les petits esprits peureux et grincheux, la richesse des hommes ne réside pas dans le repli sur soi-même et les barricades nationalistes, mais découle de leur disposition à vivre ensemble et à bâtir des relations basées sur le respect et l'intelligence.Donc, certes il y a beaucoup de folklorique dans le festival, mais il y a aussi beaucoup de rencontres, beaucoup d'idées qui s'échangent, beaucoup d'énergies qui se déploient. Il y a les cartes postales et les clichés qui s'étalent comme dans une vision hollywoodienne, mais il y a aussi des conférences comme celle du journaliste Michel Collon samedi soir, explication fine et implacable des rouages politiques et économiques de ce monde. Dans les grands boulevards comme dans les petits sentiers du festival, il y a des possibilités de dialogue et d'apprentissage, de la beauté et de la générosité, un temps pour jouer à ne plus se faire peur. Le festival est une image, un mirage, une brise légère qui annonce la mer, une histoire belle que nous aimons tous nous raconter, une histoire propre au Luxembourg, cette petite oasis concentrant des représentants de la planète entière. C'est beau, un conte qui fait chaud au cœur et qui donne de l'espoir. Et puis, face aux bottes manipulatrices des puissants et décideurs, il n'y a rien de mieux pour les peuples et individus que de fraterniser. C'est là la plus grande des résistances aux esprits va-t-en guerre de tout poil.Écrit ce matin dans le train de 6h45, arrivé à Luxembourg à 7h27