Le studio à la tête de Reality Fighters n’en est pas à son coup d’essai dans la réalité augmentée. En effet, le studio basé à Barcelone est le père de trois titres utilisant cette technologie sur la première console portable de Sony. Des jeux qui eurent du mal à convaincre. La technologie était au point, mais le reste ne suivait absolument pas. Comme quoi un concept ne fait pas tout… Reality Fighters le prouve bien.
Vous avez envie d’apprendre à combattre ? D’extérioriser votre colère et donner une bonne leçon aux malfrats ? Vous avez frappé à la porte porte ! Mr. Miyagi de son nom vrai Keisuke Miyagi est prêt à vous aider. Il préfère vous prévenir, cela ne sera pas simple ! Vous allez devoir combattre ses anciens élèves, prouver que vous avez réellement envie de connaître son savoir et supporter ses vannes vaseuses. Bon, si vous êtes toujours partant, allons-y !
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut créer un personnage. La première étape consiste à prendre votre bouille en photo. On peut aussi bien se prendre directement en photo avec la caméra avant, en faisant bien attention à la luminosité, que avec la caméra arrière. Dans ce cas précis, il faut un partenaire pour tenir la console. Le résultat est souvent approximatif, les couleurs étant assez mal rendues. Après ça, il faut habiller le personnage. C’est ici que réside l’un des (rares) points positifs du jeu : le jeu est bourré d’accessoires et de tenues. On peut aussi bien créer un personnage classe que totalement ridicule. Enfin il faut choisir un style de combat. Le choix est plutôt varié, on peut favoriser une approche relativement classique en devenant un adepte du kung-fu ou de la boxe. Si vous êtes du genre fantaisiste, transformez-vous en zombie ou en danseur. On dénombre une quinzaine de styles différents. Sur le papier, cela semble impressionnant, dans la réalité on déchante rapidement.
Au lancement du jeu, on se dit que l’on va passer un agréable moment avec Reality Fighters, que l’on va bien rigoler en déguisant n’importe comment notre personnage, puis surtout on imagine d’avance voir apparaître notre combattant avec la réalité augmentée. Tout ceci arrive bien en effet, les dix premières minutes le charme opère… puis on comprend que le jeu risque de se montrer limité. Et c’est peu de le dire. Le gameplay est indigne d’un jeu de combat. C’est mou et ennuyeux. Inutile de chercher à se perfectionner ou à apprendre des coups, le nombre de coups est ultra limité. On se contente donc de marteler la même touche. De toute manière, à quoi bon se compliquer la vie ? Vos adversaires sont la plupart du temps stupides, perdre ne semble pas les déranger plus que ça. Vous avez d’ailleurs deux manières de combattre : avec les touches ou via le tactile. Difficile de trouver des points positifs à ce jeu, nous en avons déjà compté un voire deux, rajoutons à cette liste l’ultime bon élément du titre : la variété des modes. Reality Fighters en possède en tout cinq. Nous avons le mode histoire où Miyagi vous fait combattre contre ses anciens élèves, le mode combat express, contre-la-montre et survie. En plus de combattre, vous pourrez jouer à quelques défis comme détruire un maximum de planche avant la fin du temps imparti. Sachez enfin qu’il est possible d’affronter d’autres joueurs via la fonction multijoueur.
Techniquement parlant, le titre est clairement en retard sur son temps. Pire que ça, en plus d’être à la ramasse, il se permet de ne pas être exempt de défauts. Les animations sont minables, le corps des personnages ridicules (peut être est-ce voulu ?) et les décors n’en parlons même pas… La réalité augmentée, la raison d’être de ce jeu, est mitigée au possible. Les combattants s’incrustent bien, mais la visibilité est trop limitée ! On bataille pour garder les personnages dans l’objectif, on bataille pour ne pas avoir trop mal au bras, on bataille même lorsque nous prenons les décors du jeu puisque la réalité augmentée est active en permanence dans le jeu. Musicalement ce n’est guère mieux, le doublage de Miyagi est effrayant (ou drôle parce que ridicule, au choix) et les thèmes ont été très probablement tirés au sort. Rien de bien glorieux en somme.
Conclusion : 3/10
Reality Fighters est un jeu maladroit. On est simplement consterné devant un tel résultat. Le concept de base était pourtant bon, il suffisait de faire suivre le gameplay et la réalisation, chose que Novarama n’a semble-il pas su faire. L’idéal aurait été de le donner avec la console finalement, on aurait été plus indulgent avec lui. Nous ne le conseillons à personne, sauf peut être à moins de dix euros.