En février dernier, l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (Adie) lançait sa 8ème édition de la semaine du micro-crédit. L’occasion de faire le point sur un terme parfois meconnu du grand public.
Le microcrédit:
Le microcrédit est un crédit d’un faible montant accordé à une population cible, généralement exclue du système bancaire classique, pour développer une activité. En règle général le microcrédit se développe dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud. Cependant il tend à se développer aussi dans les pays occidentaux, pour pallier au chômage ou à la précarité.
Voici un exemple (in english of course) d’un micro-crédit en Asie:
Pour faire simple, le micro-crédit a permis à cette femme d’acheter une truie et d’obtenir 12 porcelets au bout d’un an, qu’elle a ensuite pu revendre en partie pour rembourser son microcrédit.
Pourquoi un microcrédit ?
Le microcrédit a été développé dans le but d’aider des populations exclues du système bancaire classique a obtenir de faibles sommes d’argent pour développer leurs activités. Les banques classiques refusent, en effet, de prendre en charge les emprunts de faibles montants, trop compliqués à gérer. Par ailleurs, les populations ciblées sont généralement des populations insolvables ou en tout cas à risque. Malgré tout, on observe un taux de remboursement de près de 95%, ce qui prouve que cette activité n’est pas si risquée que cela. Les femmes représentent à peu près 80% des emprunteurs. Leurs projets sont jugés plus fiables et leurs taux de remboursement sont meilleurs que ceux des hommes.
Histoire du microcrédit:
Le microcrédit remonte aux années 80. Ce nouveau concept financier a été développé par Muhammad Yunus, un professeur d’économie bangladais. Ce dernier souhaitait développer en profondeur le tissu économique local, voyant l’ensemble de la population bangladaise mourir de faim, obligée d’emprunter aux usuriers locaux à des taux d’intérêts astronomiques. Il crée la Grameen Bank, un établissement de microcrédit, qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2006. Aujourd’hui le concept s’est largement développé à travers le monde, favorisant le développement des activités locales, jugées plus grande sources de transformation que les grands projets industriels, pour un pays.
Critiques du microcrédit:
Le microcrédit comme la plupart des sujets de ce monde, comporte aussi sa part d’opposants. La principale critique en défaveur du microcrédit reste ses taux d’intérêts très élevés. En effet les taux d’intérêts annuels sont d’environ 20 à 30% ce qui semblent effectivement largement plus élevé que les standards européens. Cependant, ces taux ne doivent pas être interprétés par nos prismes d’occidentaux. Les bénéficiaires des microcrédit empruntent généralement sur des courtes durées qui peuvent s’évaluer à seulement quelques mois. De ce fait, les taux d’intérêts sont également établis au mois et s’élèvent à environ 5% par mois voire moins. Par ailleurs les frais des structures qui prêtent sont plus importants que les banques, notammenet parce qu’il faut souvent se déplacer sur place pour obtenir un remboursement. par ailleurs la rentabilité est moins élevée, les sommes étant plus petites. Il faut donc combler ce manque par des taux plus élevés. Cela ne suffit cependant pas à expliquer de nombreux abus qui ont été faits ces dernières années dans a sphère de la microfinance. Certains etablissements ont, en effet, prêté de l’argent à des taux de plus de 100%, générant ainsi plus de bénéfices que la meilleure des start-up en un an. La critique serait alors, que les microcrédit enrichisse finalement les plus riches et non pas les plus pauvres. Affaire à suivre…
Pour prêter:Si vous souhaitez articiper à des microcrédits en tant que prêteurs, c’est possible, grâce au site Babyloan.org. Ce site assure un rôle d’interface entre les prêteurs solidaires et les emprunteurs. Plus d’infos par ici : http://www.babyloan.org/fr/microfinance/comment-faire-un-pret-babyloan#prezi
Pour emprunter:
L’Adie permet aux français appartenant à certaines catégories, d’obtenir des microcrédit. Il s’agit notamment pour les chomeurs de financer et de créer leur propre emploi et sortir ainsi de la précarité. Des prêts peuvent également être accordés pour maintenir l’accès au logement ou à certains soins (ex: dentaires). Plus d’infos par ici : http://www.adie.org/decouvrir-ladie/20-ans-de-microcredit-en-france
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