Après le billet d’hier à propos duquel je m’en suis pris plein la tronche de la part d’affidés hollandais dont on se demande bien ce qui peut justifier une telle adulation pour une idole qui ressemble davantage à un homme de paille qu’à un réel meneur d’hommes, j’hésitais à revenir sur scène, fatigué de ces querelles et de ces insultes que je préférais voir réserver à d’autres, moins démocrates… Tenter d’intimider ou de faire passer pour un débile quelqu’un qui a simplement le courage de ses convictions, ce n’est pas vraiment une attitude très respectable, surtout quand elle vient de gens qui se disent socialistes. Pourquoi tant de violence ? Il leur serait salutaire de l’analyser en leur for intérieur. Mais passons. Je ne suis pas psy. Ils n’ont qu’à payer pour cela.
je viens de lire un article du Monde qui m’a quelque peu ulcéré et qui va finalement dans le sens de ces joyeux blogueurs démocrates socialistes emplis de convictions qui me demandent de renoncer aux miennes. Voilà qui va les renforcer dans leurs certitudes unanimistes. Il s’intitule en effetComment Sarkozy pousse Mélenchon pour affaiblir Hollande. Bien sûr, c’est totalement grotesque mais puisque cette prétendue analyse semble en vogue actuellement, nous allons tenter sans brouillon et sans filet, de manière totalement improvisée devant vos yeux ébahis, d’en démonter le mécanisme dans un triple salto arrière dénué d’arrières pensées. ça nous changera.
Il peut y avoir effectivement des points de convergence accidentels entre les avis des uns et des autres sur telle ou telle personnalité sans qu’il soit nécessaire de les instrumentaliser davantage. Hollande est ce qu’il est, cela est visible et mesurable, et sa versatilité fait partie de ceux-là. Qu’y pouvons-nous, au front de gauche, si nous sommes davantage droits dans nos bottes ? Si nous avions par exemple procédé avec nos alliés au sein du front de gauche comme le PS l’a fait avec EELV, il est certain que nous n’aurions pas la même force aujourd’hui, et que Mélenchon n’aurait pas réussi à nous fédérer entre partis et mouvances qui avaient leurs propres divergences. Pourtant, le miracle est là.Bravo Jean-Luc, et bravo aussi à tous ceux qui sont parvenus à dépasser leurs clviages partisans habituels pour faire naître ce formidable espoir d’une vraie gauche enfin rassemblée.
Deuxième point que semble négliger le Parti Socialiste, c’est son attitude vis à vis du MES. Cette attitude peu courageuse est vraiment très mal passée auprès de ceux qui, à gauche, ne sont pas au PS (et même en leur sein j’en suis certain), car elle a représenté une exacte résurgence du NON de 2005, défaite historique de leurs certitudes universelles que les socialistes n’ont jamais reconnue ni analysée, préférant nous traiter par leur mépris habituel. Le fait que des gens à l’UMP pointent l’ambiguïté de ce genre de postions n’est-il pas plutôt logique, et relevant du bon sens ? Faut-il systématiquement s’empêcher, parce que l’on est de gauche, de dire que le roi est nu quand il l’est ? Et dire que des gens nous trouvent sectaires, au front de gauche… Pourtant, notre liberté de penser et d’expression est intacte. Je ne me suis jamais fait taper sur les doigts de manière aussi virulente qu’hier par des militants du front de gauche parque j’avais osé dire du mal de leur grand manitou. Quand j’ai eu des divergences avec Mélenchon, je les ai exprimées tout autant, honnêtement, fidèle à moi-même.Et je trouve ma fierté là.
Dire ensuite qu’il y a une liesse populaire, un regain d’espoir, davantage de dynamisme militant au Front de Gauche qu’au PS, et que Mélenchon attire davantage l’enthousiasme, c’est également une évidence, qu’il ne suffit pas de voir proclamée par l’UMP pour qu’elle soit fausse. Oh, certes, nous ne sommes pas dupes, voyons bien la duplicité pour certains de ce genre d ‘affirmations destinées à affaiblir dans un coup de billard à trois bandes le candidat du PS. Mais comme nous ne recevons pas nos ordres de l’UMP, et que nous luttons tout aussi efficacement sinon davantage contre l’UMP que nous nous battons contre le FN, ce qui est devenu un peu pareil ces derniers temps, nous n’avons pas à rougir de cette chose là.
je terminerai enfin par une dernière expression de ce qui me tient à cœur depuis hier, à destination de tous ces gens qui colportent ce genre d’analyse à quatre sous selon laquelle nous ferions le jeu de Sarkozy, comme nous faisions hier celui du FN alors qu’il apparait aux yeux de tous que nous le combattons sans relâche ni états d’âme et, je le répète, bien plus efficacement que ne l’a fait jusqu’à présent le PS (cela ne leur pose-t-il pas question ?). Si Hollande perd, ce ne sera pas du fait du front de gauche qui n’a eu pour seul tort que de défendre des principes et des causes en lesquelles nous croyons dur comme fer, mais du fait de la fadeur de la campagne qu’il mène, de ses maladresses et de ses tergiversations visibles de tous (comme sur le cas du numérique par exemple, là où notre position est bien plus claire). S’il perd, c’est parce que des gens qui comme moi ont des convictions fortes et l’envie et le besoin de changer le monde auront trouvé davantage de force et d’espoir de rupture avec une forme de société qui nous malmène dans le programme du front de gauche que dans celui du PS. Il suffit de comparer et de se prononcer par pure conviction. Point barre.