[Critique DVD] Forces Spéciales

Par Gicquel

C’est encore un film sur l’Afghanistan, et ce blog commence à les collectionner.Il ne fera malheureusement pas partie des pièces rares de cette filmographie guerrière : sur un sujet vu et revu, Stéphane Rybojad n’apporte pas grand-chose au débat. Et pourtant, rien ne semble avoir été laissé au hasard pour mener à bien ce film d’aventures, comme en atteste un making of de première importance. Au regard de tous les efforts déployés pendant près de trois ans, je me dis que le résultat est d’autant plus décevant.

Le  montage très alambiqué, rend l’ensemble  frénétique ; des images, encore des images, sur un contenu déjà  entendu,  sans une once d’originalité .Après trois jours de captivité Diane Kruger ( était-ce le bon choix ? ) semble encore sortir du bal de l’Elysée ;ça se corse après, on est d’accord, mais quand même…. C’est quand il faut la récupérer que l’affaire prend une autre tournure : cette longue séquence de libération des otages est plutôt bien menée.Enfin la patte d’un réalisateur qui sait  conduire à la fois les comédiens et sa caméra, à travers  les montagnes, hostiles, forcément hostiles.

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Le décor propice pour faire plus ample connaissance avec les personnages : la journaliste qui dénonce la présence des soldats français sur place, Lucas (Denis Ménochet )le soldat qui pour cette raison a du mal à la regarder en face , Tic-Tac (Benoît Magimel )le gentil soldat qui fait copain copain avec la dame…. Comme on a déjà été servi dans cette gamme de caractères, on peut imaginer qu’en recentrant l’histoire sur la fameuse journaliste, « Forces spéciales » prendrait une autre dimension.

Elle devient en effet  l’enjeu d’une course poursuite entre le commando et les talibans, dont le chef Zaïef (Raz Degan , le seul acteur véritablement crédible ) instruit à l’européenne dans les meilleurs écoles de l’empire britannique, tient absolument à la récupérer.Pour l’honneur. Une femme, qui plus est occidentale, ne peut lui tenir tête. Las Rybojad ne fait qu’effleurer ce sujet dans cette interminable digression en forme de chemin de croix .A  3.900 mètres d’altitude,  notre commando se réduit au fur et à mesure que tombe la neige et que souffle le vent. A ce stade de l’ennui, je vous passe les déclarations, péremptoires, qui accompagnent nos valeureux soldats. Il faut mieux se rendre !

LES SUPPLEMENTS

  • Making of (60 mn)

Toute l’histoire du film au cœur de nombreuses scènes de tournage. Le réalisateur explique les conditions extrêmes de travail, entre -28 et 50 degrés. «  Habituellement ce genre de film se fait au Maroc, mais j’ai voulu les vrais décors, les décors naturels. » On voit alors une petite équipe arrivée en Afghanistan, «  surréaliste ». Puis ce sont les repérages au Tadjikistan voisin et l’Himalaya, routes chaotiques, rivière en crue, « comment amener une équipe de 80 personnes dans ce coin, avec une dizaine d’acteurs européens ? ». C’est assez impressionnant de voir tout ce travail préparatoire et les conditions dans lesquelles il se déroule. On assistera ensuite à l’arrivée des membres de l’équipe, une autre histoire.A côté les répétitions en France, même chez les commandos marins en Bretagne, semblent de la rigolade. Et pourtant …

  • Marius (4 mn)

Un instructeur de commando à l’œuvre : c’est quelque chose ! Il joue aussi son propre rôle dans le film…

  • Scènes coupées (4 mn)

Effectivement, elles sont toutes redondantes.