Il n'empêche que ce pauvre Magritte a d'abord mis de la peinture sur une toile selon une configuration tout à fait pensée, précise, singulière.
La colombe, qui n'est pas une colombe, faut-il le rappeler n'est pas plus transparente que ce ciel sale derrière. Elle est bleue et blanche, toutes couleurs posées sur ce fond marron, imposées sur ce fond originel sale. Ce qui change un tout petit peu les choses.
La colombe n'apparaît nullement quand on s'achète de bonnes lunettes à voir le réel, non...Le réel est là, on est obligé de dessiner dessus, d'imposer au réel une vision, voire une vision contre le paysage vrai.
La colombe n'existe pas dans la nature. Nous sommes obligés de dessiner et d'imposer sa présence, sa réalité, de la faire voler nous-mêmes pour la poser, l'opposer au réel. Ainsi seulement cette chose, cette idée aura une chance de s'imposer.