Ce n'était pas facile! Il ne suffisait pas de pianoter pour aboutir à cette "Mort de quelqu'un" publié par Jules Romains en 1911. Mais Motsaïques a trouvé.
J'ai, quant à moi, découvert l'ouvrage dans la bibliothèque d'un ami, la semaine dernière. Il ne m'était jusqu'alors jamais tombé entre les mains! Il faut dire que Jules Romain ne trône pas en numéro un parmi la liste des auteurs les mieux vendus dans les librairies. Essayez par ailleurs de vous procurer "Les hommes de bonne volonté", grâce à Internet, vous mesurerez l'oubli au fond duquel l'écrivain est tombé ! Merci tout de même aux vendeurs d'occasions!
Et pourtant, l'écriture de Jules Romains est étrangement contemporaine. Style épuré. Phrase courte. Distanciation du narrateur. Le cinéma nous a aujourd'hui habitués à cet enchaînement rapide des plans. Au même moment que se passe-t-il? On se rappelle l'ouverture d'"Amélie Poulain"qui est devenue l'archétype du procédé narratif: "Unanimisme"! Ainsi Jules Romains avait-il nommée, cette manière de voir et de dire l'ensemble des micro phénomènes composant tel ou tel événement. Lorsque son héros solitaire meurt, dès le début du roman, sa présence est encore tangible, portée par ce que provoque la découverte de sa mort chez ses voisins qu'il ne fréquentait pas, par le télégramme qui arrive au village de ses vieux parents, par le voyage du père jusqu'à Paris...Chaque geste, chaque souffle composent le tout auquel chacun appartient. Grand défi que celui de Jules Romains cherchant par l'écriture à révéler la partition de l'instant où chaque quidam détient la clé de l'accord suivant!