1993. 1ere année de Festival.
J’ai été embauché pour placer les chaises dans la salle de concert mais fait très vite comprendre que je souhaite m’investir autrement…Je me retrouve à faire des installations de lumières pour la scène gratuite du Montreux Jazz Café. Et découvre les joies du travail sur scène. 1er exploit : alors que je suis chargé d’installer un élément de lumière sur l’arrière-scène du Miles Davis Hall (salle intermédiaire) pendant que Chris Isaac et son groupe sont en train de faire leur balance (ce n’est pas une répétition mais un exercice indispensable au bon réglage acoustique des retours sur scène et du système de sonorisation en façade), je me heurte malencontreusement à un pied de micro de la batterie. Ledit micro pivote sur son pied et va heurter (doucement quand même…) la tête du batteur de Chris Isaac, heureusement sans mal ! Mais non sans quelques grognements dudit batteur...
Autre année, autre erreur. Chaque année, le Festival inclut dans sa programmation un WE brésilien, la Suisse comptant une forte population brésilienne.
Sans rentrer dans des considérations musicales (je suis particulièrement sensible à ces musiques), il faut bien admettre que sur un plan organisationnel et dans le cadre d'un Festival, gérer un voire plusieurs groupes brésiliens en même temps, est une tâche ardue. Retard quasi-systématique aux balances (elles-mêmes prises pour des répétitions), joyeux mélange de techniciens et de musiciens sur scène, groupes où pas un ne parle anglais, déballage de transformateurs qui tiennent par des bouts de scotch, instruments perdus à l'aéroport, musiciens demandant des claviers dont ils ne savent pas se servir… Bref, au cours d’une de ces soirées survoltées, et dans la précipitation d’un changement de scène, je branche le clavier d' un musicien brésilien sur du 220 V et une légère fumée s’échappe de l’instrument ! Grillé. Eh oui, le Brésil fonctionne en 110 V. Face à un musicien hystérique, il ne me reste plus qu’à quitter la scène, plutôt penaud et m’attendant à subir les foudres du directeur de production de la scène. Qui, fort compréhensif, m’explique que c’est le type d’erreur que chacun peut faire une fois mais pas deux. Leçon retenue car sinon je n’aurais sans doute pas passé huit ans à travailler avec la même équipe de techniciens anglais. En images, Al Jarreau à Montreux en 93.