Un bus dans la ville de Yahia Belaskri

Par Labibdadi

Auteur: Yahia Belaskri

Titre: Un bus dans la ville

Edition: Vents d’ailleurs 2008, APIC éditions pour la présente édition, pour l’Algérie.

Quatrième de couverture:“Une famille, un quartier, toute une ville prend corps à travers le regard d’un homme qui, traverse la ville de son enfance et de sa jeunesse. L’Algérie est là, elle s’impose, exigeante et intransigeante. Les voisins, les amis, la famille, les premiers amours, les professeurs, les poètes et les révolutionnaires, les hardis et les lâches, les idoles et les effacés, chaque personnage transporte un morceau de la ville, donne le goût de la vie ou succombe au désespoir, à la désillusion, se fait poète et dramaturge. En filigrane, les petites histoires reflètent la grande et font écho avec elle. La ville reste, tantôt laide tantôt attachante, l’unique point points de repère spatial, le temps s’amenuise entre réel et imaginaire, entre le temps des souvenirs et le maintenant retrouvé.”

Le récit, intime et poétique, commence par des souvenirs d’enfance. Des souvenirs d’enfant. Joliment racontés, ces personnages presque mythiques, souvent ivres, se dessinent dans notre mémoire, comme si nous les avions personnellement connus. L’ivresse et le scandale  qui les suit de sa voix roque et explosive. J’ai cru reconnaitre parmi eux, des personnages de mon enfance.

Le personnage le plus marquant de ce roman reste la ville, que l’auteur ne nomme pas, et qu’il traverse tout au long du récit, dans ce bus. Il semble la vénérer cette ville, la craindre et des fois, s’en révulser. C’est un peu ce que je ressens de l’Algérie toute entière, car à mon avis, cette ville, c’est  l’Algérie. L’Algérie de la fin des années 1980, et des années 1990. Une Algérie que j’ai peu connu vu mon âge, et dont j’entends parler, et dont j’apprends l’histoire.

Je me posais des questions sur cet auteur algérien, très discret en Algérie, et peu connu, et qu’Alain Mabanckou évoque souvent sur son blog. Je me souviens qu’il avait compté la sortie du roman en 2010 (Si tu cherche la pluie, elle vient d’en haut – Editions Vents d’Ailleurs pour la France, APIC éditions pour l’Algérie), parmi ses 7 livres les plus attendus, et les plus appréciés. Après la lecture de ce petit roman, je le comprends.

Yahia Belaskri est sans aucun doute, l’un des auteurs algériens les plus talentueux. A suivre avec beaucoup d’attention, mais surtout, beaucoup de plaisir.

Yahia Belaskri est né à Oran (Algérie). Après des études de sociologie, il est responsable des ressources humaines dans plusieurs entreprises algériennes puis se tourne vers le journalisme. Un an après les émeutes d’octobre 1988, il décide de s’installer en France. A travers de nombreux articles, des essais et des nouvelles ainsi que sa participation aux travaux de recherches sur la mémoire de la Méditerranée, il pose un regard critique empreint d’un profond humanisme sur l’histoire de l’Algérie, de la France et des rapports si complexes entre ces deux pays.


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