Deux personnages animent ce petit livre : l’Autre et il ou elle, nous en quelque sorte… avec les verbes qui les accompagnent conjugués au féminin ou au masculin selon que l’auteur parle de l’un ou de l’autre.
Ici on parle d’amour, encore d’amour, puis de désamour, mais avec un sourire narquois… On se retrouve un peu, les yeux gonflés de larmes, le visage éteint, face à un psy qui a toujours le bon mot pour vous rassurer.
Et l’on emmène avec soi ce petit guide de la reconstruction après rupture en faisant fi des métaphores parfois un peu simplistes, parfois amusantes qui jalonnent ce récit.
Dans ce roman doux-amer, on passera du rire aux larmes tel un clown triste et l’on croisera aussi un moment cocasse lorsque sur Facebook l’Autre lui écrit se trouver au soleil et poste la photo d’un théâtre… parce que sur Facebook on ose tout…
Avec une plume acérée et énergique, l’auteur dissèque le cœur en plein chaos, dessine l’âme frappée par le chagrin d’amour. Elle esquisse le portrait décapant de tous les symptômes de la maladie d’amour à son paroxysme. Et chaque lecteur y trouvera des bouts de sa propre vie, de ces fissures du cœur qui ne guérissent pas ou ne se cicatrisent que doucement, des ruines à reconstruire pierre par pierre au prix d’une énergie qui s’émousse, au bout d’une éternité pour certains. Elle pose les questions qui font mal : peut-on s’en sortir ? Peut-on connaître à nouveau le printemps si l’âme est comme un arbre qui jaunit, perd ses feuilles et se dénude peu à peu ?
J’ai eu un peu de mal à m’inspirer de cet opus censé rassurer, qui a un goût de déjà vu, un parfum humé mille fois… D’aucuns s’y accrocheront indubitablement, ceux-là qui attendent tout de quelques pages de conseils et y trouvent un refuge, un guide capable de guérir les plaies de la rupture amoureuse…
L’amour en miettes de Catherine Siguret, éditions Albin Michel
Date de parution : 25/01/2012