Kid CuDi & Dot Da Genius are WZRD – WZRD

Il faut toujours se méfier des rappeurs qui annoncent vouloir faire un album rock. L’inverse est aussi vrai d’ailleurs. On se souvient encore de la gueule de bois après le ratage complet de Lil Wayne par exemple. Rares sont ceux donc à pouvoir se frotter à l’exercice de style sans se casser la gueule. Parce qu’ils sont talentueux (Mos Def, Jay-Z, Curren$y, The Roots) et/ou parce qu’ils ont le style pour le faire. Kid CuDi est à ranger dans la deuxième catégorie. Jamais vraiment rappeur, mais quand même hiphop, le Kid a toujours su mélanger les genres avec un certain brio. La marche est peut être finalement moins haute pour lui que pour d’autres ce qui fait moins craindre un plantage pur et dur.
Pour ce projet, Mescudi est accompagné par le producteur Dot da Genius, présent sur les deux Man on the Moon, pour un duo nommé WZRD, les deux produisant intégralement l’album et se partageant les instruments.

C’est peut être là le point positif de ce WZRD d’ailleurs. Sans être deux musiciens exceptionnels, le duo arrive quand même à créer une certaine cohérence musicale et maitrisent de manière basique l’art de la guitare ou de la batterie.
Mais en vrai, on a affaire à un album à la prise de risque nulle. Tout ce qui est fait ici a déjà été réalisé sur les MOTM, et si l’abstract-rap est absent, l’abstract-rock/pop lui succède sans que l’on soit vraiment dépaysé.
La marque Cudi est reconnaissable entre mille et tout les morceaux de ce disque aurait très bien pu finir sur les deux précédents albums sans dépareiller. Il suffit d’écouter le single, Teleport 2 Me Jamie pour s’en rendre compte.

WZRD – Teleport 2 Me, Jamie (feat. Desire)

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« Na, na, na, na, na »,  Kid Cudi ressort ses meilleurs gimmicks entêtants en bout de refrain, recette déjà vue et usée à maintes reprises dans le passé (et putain de merde, ça marche toujours!). Tout comme certains morceaux ressemblant déjà très fortement à ceux d’antan. The Dream Time Machine avec Empire of the Sun, proche d’un Don’t Play this Song ou High off Life dont la formule de production nous en rappelle une dizaine d’autres des anciens albums.
L’expression « album rock » est quand même très relative ici où, finalement, l’illusion d’une guitare électrique ne dure jamais très longtemps. Le seul vrai moment rock’n'roll de cet opus est une relecture très simpliste du classique Where Did You Sleep Last Night à la sauce Nirvana. Et c’est d’ailleurs le seul morceau où c’est un guitariste pro qui s’y colle…

WZRD – Where Did You Sleep Last Night

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Très franchement, l’album aurait gagné en intérêt de notre part s’il n’avait pas été présenté comme un essai rock. Car une fois de plus, le mec sait faire des très bons morceaux. Le déjà nommé The Dream Time Machine et Upper Room s’écoutent avec plaisir mais ne collent pas vraiment à l’idée que l’on se faisait de ce WZRD. Et ce ne serait pas une grande surprise que  de les retrouver sur le prochain Man on the Moon..

WZRD – Upper Room

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A part dans la tête de Cudi et son copain, on ne voit pas vraiment le délire rock dans tout ça. Le label non plus d’ailleurs puisqu’ils ont quasiment boycotté le projet de leur poulain en ne produisant même pas un stock de 100.000 sorties physiques couplé à une promotion quasi inexistante. Ce qui a d’ailleurs bien fait réagir le principal concerné, mécontent de voir son « bébé » boudé de la sorte.
Une sortie totalement anecdotique, ni mauvaise ni bonne, que l’on a presque envie de classer dans le rayon EP avant album. On n’est pas forcément contre cette envie d’aller s’acoquiner avec le rock, au contraire, il y a de bonnes idées dans ce disque, mais il valait peut être mieux se contenter de le faire avec parcimonie sur le prochain MOTM par exemple.

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