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Klub des Loosers – La fin de l’espèce

Publié le 17 mars 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Klub des Loosers – La fin de l’espèce

On se demandait un peu ce qu’il se passait dans le Rap français, enfin on essayait surtout d’y échapper aussi vite que possible, et de bien garder sa langue dans la poche pour éviter de balancer des insultes d’incompréhension toutes les 5 secondes. Le rayon Fnac « RAP FRANCAIS » reste souvent un moment d’angoisse ultime, où beaucoup perdent malheureusement la vie.

   Heureusement que le Rap français à tout comme la scène américaine, son côté alternatif. Une omelette où on mélange des beats orignaux, des textes de qualité qui ne résument pas forcément à du « Jyeah, negro mange de la pizza pendant que moi je mets mes lunettes », et beaucoup de fraîcheur. Cependant, pour un gamin de « l’époque » ayant suivi la vague, on a eu l’impression que le passage à vide se faisait trop important.

   Dans une panique la plus absurde, on se demandait : Où sont les TTC, Klub des 7 qui ont bercés assez sauvagement notre jeunesse ? On pensait presque impossible de répondre à cette problématique, quand les amateurs de Rap français privilégient des groupes comme 1995, alors qu’ils passant à côté d’autre très bon groupe comme les Butters Bullets par exemple.

   Et la réponse fut à la fois surprenante, inattendue et nous fait pourtant tellement plaisir. Oui, ça y’est, un super-héros masqué vient remettre de l’ordre, nettoyer toutes ces feuilles tombés des arbres, avec un aspirateur aussi puissant que le nez d’un drogué quand il s’agit « de reprendre des forces en soirées ».

   Le Klub des Loosers, est ce qu’on qualifié de perle dans le rap français. Composé par autant de membres que le club qui lutte pour la reconstruction du donjon de Montluçon, c’est à dire un plus un, le Klub des Loosers, c’est des textes beaucoup trop bons, des punchlines qui font aussi mal que de se prendre des coup de talons dans les bourses (dédicasse à tous les fétichistes de France), et des instrumentales produites à merveille.

 Fuzati au micro, et DJ Detect derrière les platines, et on se sent renaître.

   Après Vive la vie qui nous avait foutu une claque monumentale avec des titres comme Sous le signe du V en 2004, le nouvel album s’est fait attendre, mais peut être un peu trop. La fin de l’espèce sorti le 5 mars 2012, est bien plus que ce que l’on pouvait espérer. Fuzati en forme olympique, toujours ces paroles qui marquent une enfance à vie, et des instrus qui n’ont pas pris une seule ride, des instrus « Madonna » en gros.

   Certes on avait peur de trouver de la répétition, du déjà vu dans ce nouvel opus, et pourtant sa principale qualité, c’est sa nouveauté tout en conservant ce style particulier qui fait du Klub des Loosers un des meilleurs groupes de rap français actuel, et on pèse nos mots. Suite à de nombreux side-project (l’Atelier, Klub des 7…), on a l’impression que Fuzati devient de plus en plus percutant, avec ses textes alliant un humour noir/ironie/joie de vivre, qui touchera le plus insensible des animaux unijambistes.

   La fin de l’espèce est garnit par 13 chansons, sans un seul faux pas, on est ravi de savoir qu’on retrouve ces lyrics qui nous font à la fois rire et pleurer, tout en se demandant quelle est la taille du cerveau du type qui à pu sortir ça un jour. Fuzati excelle dans son propre style, un flow qui est devenu encore meilleur qu’avant.

Oui on sait, il n’a peut être pas une voix qui plaira à tout le monde, mais passez à côté c’est un peu raté sa vie en slow motion et finir danseur avec des orques dans un centre aquatique polonais.

   Veille Branche, « Je suis vivant » et on est bien content de l’apprendre. Un clash de rap avec la mort, on aimerait bien lui dire qu’on l’aime, on aimerait bien partir laissant derrière nous une vie un peu moisie, remplis de tâches peu importantes. Mais les films pornographiques et tous ces souvenirs nous laisse penser qu’on doit peut être rester un tout petit peu plus longtemps.

   L’indien, « Tu seras gentil, fous moi la paix pour que mon calumet serve ». On est seul, mais on cherche à l’être. Etre ce vieux PDG d’une entreprise familiale qui arnaque des vieux, en leur proposant des travaux de rénovations fait d’une main d’oeuvre douteuse. N’avoir que des amis par intérêt, être seul dans cette chambre d’hôtel luxueuse avec cette fille, un peu trop jeune, qu’on a payé grassement pour porter les robes de notre propre fille.

   L’animal, des gémissements, un peu d’amour pervers pour beaucoup de haine.  Cette histoire entre un professeur alcoolique et une élève de 15 ans à fleur de vie qui fera la une des magazines people quelques mois plus tard. Autour de nous, la vie semble belle, les dauphins sautent au dessus d’arc en ciel en essayant de se rouler des pelles et il fait beau dehors. 

   Au commencement, le départ d’une vie à laquelle on veut mettre un terme aussi tôt. La déclaration de non-amour à sa fille, et oui le préservatif nous a fait un sale coup. Cette prostituée assez grosse était juste un coup d’essai pourtant, et on se retrouve avec ce petit être à nourrir et éduquer. On craque, le dépose devant une église, et on part rejoindre une troupes de troubadours du cirque Pinder, pour jouer à merveille ce rôle de clown triste, qu’on a joué toute notre vie au final.

   Le Klub des loosers avec La fin de l’espèce vient rappeler que le rap c’est aussi de l’art. Un superbe album, qui confirme tout l’intérêt porté sur Fuzati et Detect pour les anciens, et qui touchera bon nombre de nouveaux adeptes qui ne pourront plus se passer de ces punchlines bien trop addictives. 

   Fuzati prouve encore une fois son potentiel et la place qu’il a dans le rap français actuel. Se basant sur son style unique et apportant de la fraîcheur, il réussit ce pari de nous faire redécouvrir la magie du Klub des loosers.

Rendez lui son trône et sa bière fraîche, et écouter sagement les bons conseils de l’oncle Fuzati.

   Detect a dit : « Fuzati a un talent unique pour rendre poétique et imagée la réalité de tous les jours avec une façon d’écrire difficile et pourtant évidente. » On entend malheureusement rarement de phrases aussi véridiques.

« Tous voués au déchirement, nous avions des destins d’Hymen », On attend déjà la suite.

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