Des réflexions sur tout et rien...

Par Ananda

Chaque être n’est qu’une addition de défauts et de qualités. Compromis bancal, équilibre instable entre le « Bien » et le « Mal ».

Joie et chagrin sont les deux composantes principales de notre existence. Il faut toutes deux les assumer.

Le monde est orphelin de sa propre présence.

A toute force « révolutionnaire » s’oppose une force d’inertie, celle de la peur profonde du bouleversement, de la rupture d’équilibre. Il faut dire aussi que toute rupture d’équilibre est hasardeuse.

Être Créole, c’est être citoyen du monde.

La littérature, ça doit être quelque chose de vivant. Et non une entreprise prétentieuse qui se momifie elle-même, entre les « grands classiques » et les lettrés actuels qui se prennent trop au sérieux et la rendent inaccessible.

A l’heure où de plus en plus de monde sait lire et écrire sur la planète, à l’heure d’Internet, elle doit se démocratiser, se « désélitiser ».

Quand on a de l’argent, on a peur de son ombre.

Nous nous imaginons que notre vie est une aventure tout à fait spéciale.

Alors que nous ne sommes – pas moins que les autres espèces – soumis au diktat de la nature : naître, croître, survivre, se reproduire et puis mourir.

Saisis par l’angoisse de mort, les vieillards regardent souvent avec envie et méfiance ceux qui seront leurs successeurs.

La raison d’être de chaque être humain est de vivre avec les autres.

L’humain tout entier est tension entre l’égoïsme et l’altruisme, ces deux forces qu’en lui, il doit sans cesse ménager et équilibrer.

Car il est fait de telle sorte que son ego, seul, ne peut lui suffire et que, par ailleurs, le poids des autres, leur pression bride son ego.

L’expérience artistique est une expérience solitaire. Car elle exige beaucoup de contemplation et de concentration.

C’est en ce sens que l’on peut dire que l’artiste sera toujours un marginal.

Refermer sa main sur les ailes insaisissables de l’instant et l’arraisonner, le regarder comme on contemple un papillon sur sa paume : rêve fou !

Tout phénomène se prête à une infinité d’interprétations.

Donc, toute explication est, par essence, bornée, limitée.

Pointer ce qui ne va pas, c’est, toujours, prendre un risque. Les gens détestent se remettre en cause ; cela représente, pour eux, le pire des inconforts.

L’amour de la paix peut, parfois, déboucher sur l’amour-de-la-paix-à-tout-prix, et sur un culte de la non-violence passive, veule.

Rien à voir là avec la force de la non-violence agissante du Mahatma Gandhi. Non, il s’agit plutôt d’une inertie, d’une capitulation totale devant le consensus qui débouche sur le pire des conservatismes. L’amour de la paix n’est, dans un tel cas, qu’une justification de la lâcheté universelle.

Il faut savoir, parfois, heurter les autres ; c’est la preuve qu’on est vivant. C’est par le courage de la dénonciation que les choses bougent. Et non par le maintien d’un consensus douceâtre et ronronnant où les non-concernés peuvent continuer à faire l’autruche.

Non, la colonisation n’est pas de l’histoire ancienne ! Elle a marqué profondément les mentalités, les esprits à l’échelle du globe. Notre monde post-moderne en porte la trace car il ne se serait jamais constitué sans elle. Le « fossé nord-sud » actuel est l’une de ses conséquences directes. Si la richesse a pu se concentrer à un tel point au « nord », c’est grâce au type de mondialisation qu’elle a mis en place entre le  XVIème siècle et le XXème siècle.

De même que chaque être humain entretient une fierté souvent exacerbée de lui-même qui l’amène à ne considérer en lui que ce qui est positif et à se surévaluer, tout groupe, toute culture, toute civilisation tendent à s’auto-glorifier.

Si l’on veut avoir une chance d’un jour faire un tant soit peu changer ce monde, il faut absolument apprendre à regarder en face, sans le moindre déni, les questions qui gênent. Car non seulement pointer du doigt les problèmes est le commencement de toutes solutions, mais encore il faut que de véritables prises de conscience de masse (retentissant sur les comportements à l’échelle des masses) se produisent. Tous les habitants de la terre doivent non seulement comprendre, mais intérioriser pleinement l’idée que les ressources de la planète qui nous abrite sont limitées et que, partant, il va nous falloir renoncer à cette idée absurde du « toujours plus » de choses et de besoins.

P. Laranco