Recours systématique et généralisé à la torture en Syrie

Publié le 17 mars 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Abonnez-vous à nos flux par rubriques! Recherche d'évènements à venir (indiquez un mot significatif) L'ampleur du recours à la torture et à d'autres formes de mauvais traitements en Syrie a atteint un niveau qui n'avait pas été vu depuis des années, et qui rappelle la sombre période des années 70 et 80.
Diffusé la veille de la date anniversaire des premières manifestations de masse en Syrie, ce document, intitulé "‘I wanted to die': Syria's torture survivors speak out" (partiellement traduit en français sous le titre "Je voulais mourir". Témoignages de survivants de la torture en Syrie), recense 31 méthodes de torture et d'autres formes de mauvais traitements attribuées aux forces de sécurité, à l'armée et aux bandes armées pro-gouvernementales connues sous le nom de shabiha, telles que les ont décrites des témoins ou des victimes à des délégués d'Amnesty International en Jordanie, en février 2012.

"Ce qu'ont traversé les nombreuses personnes visées par la vague d'arrestations qui a marqué l'année écoulée est très similaire à ce que les détenus enduraient sous l'ancien président Hafez el Assad – le cauchemar éveillé de la torture systématique. Les témoignages que nous avons recueillis nous ont donné un aperçu choquant d'un système de détention et d'interrogatoire qui, un an après le début des manifestations, semble avoir pour but premier de dégrader, d'humilier et de terrifier ses victimes afin de les contraindre au silence"
, a déclaré Ann Harrison, directrice adjointe par intérim du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

Amnesty International a indiqué que la torture et les autres formes de mauvais traitements infligées aux détenus suivaient généralement un modèle établi. De nombreuses victimes ont dit que les violences physiques avaient commencé dès leur arrestation, puis qu'elles avaient été sauvagement frappées – à coups de bâton, de crosse de fusil, de fouet, de poing, de câble tressé – à leur arrivée dans les centres de détention, une pratique parfois nommée haflet al istiqbal (accueil). Les nouveaux détenus doivent généralement retirer tous leurs habits sauf leurs sous-vêtements et sont parfois laissés dehors pendant des périodes pouvant aller jusqu'à 24 heures.
Selon les témoignages recueillis par Amnesty International, c'est lors des interrogatoires que le danger est le plus grand.
"Karim", 18 ans, étudiant originaire d'al Taybeh (gouvernorat de Deraa), a dit à Amnesty International que les personnes chargées de son interrogatoire ont utilisé des tenailles pour arracher des lambeaux de peau de ses jambes alors qu'il était détenu dans des locaux des services de renseignement de l'armée de l'air, à Deraa en décembre 2011.

La torture à l'électricité semble être fréquemment utilisée lors des interrogatoires. D'anciens détenus ont décrit trois méthodes: asperger d'eau la victime ou le sol, puis infliger des décharges à la victime en utilisant l'eau comme conducteur; la "chaise électrique", où des électrodes sont apposées sur le corps; et l'utilisation d'aiguillons électriques.
La torture liée au genre ainsi que d'autres crimes de violence sexuelle sont semble-t-il devenus plus fréquents au cours de l'année écoulée. "Tareq" a raconté à Amnesty International que lors de son interrogatoire à l'antenne du Renseignement militaire de Kafr Sousseh (Damas) en juillet 2011, on l'a forcé à regarder "Khalid", un autre détenu, se faire violer: "Ils ont baissé son pantalon. Il avait une blessure en haut de la jambe gauche. Puis le fonctionnaire l'a violé contre le mur. Khalid pleurait, se cognant la tête contre le mur."

Amnesty International a déclaré que ces témoignages de victimes de la torture ne faisaient que confirmer que des crimes contre l'humanité sont bel et bien commis en Syrie. Les petites filles aiment jouer à la fabrication de colliers de perles....  (70.63 Ko) Joyeux anniversaire à Isabelle Huppert! Dans le film de 2001 de François Ozon "Huits femmes", ell...  (1.44 Mo)