Il releva la tête de son carnet de notes, il était de nouveau dans ce parc. Il sortait de sa bulle de mots.
"Que croquez-vous" répéta-t-elle. La belle silhouette était de nouveau verticale, proche de lui, souriante, avec son verre en main, son gilet et son sac déjà posé sur la chaise à ses côtés. Elle s'installait à sa table.
"Croquis d'écriture ou croquant de vos macarons, vous semblez déguster ce lieu, et vous me faites envie."
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"Je ... pardonnez-moi, voulez-vous un macaron ? d'autres parfums, j'ai une seconde boite, en cas d'urgence." sourit-il. "Certains cassent la vitre de la boite à alarme, moi, je brise uniquement le lien pour ouvrir mes pansements gustatifs."
"De quel mal souffrez-vous ? Un évanouissement passager, une maladie si rare qui se traite à coup de douceurs, ou une force intérieure brutale pour vaincre la page blanche ?".
"Je ne sais pas, mais aucunement la dernière proposition, la source d'inspiration marche souvent devant moi. Vous et votre féminité flamboyante". Elle cacha ce compliment derrière son parfum. Emue, distraite par cet homme de plus en plus étonnant. Libre de ses mots.
copyrights Helmut NEWTON
Elle prit un macaron à la vanille, simplement. Elle jeta un oeil vers son carnet, il le referma.
"Vous écrivez toujours ici ?"
"Là où l'inspiration me pique, me porte la main vers les lignes, vers un univers. Parfois tant de choses pour un si petit texte, parfois si peu, une goutte de pluie, un souffle de vent dans la mode environnante, un regard derrière des lunettes, une paire de bottes, un visage, et je m'évade dans ma bulle." Il la regardait, il scrutait ses jambes, elles n'étaient pas du côté obscur de la table, mais vers lui. Souples, soyeuses, assurées, elle jouait de son talon d'escarpin, le laissant dodeliner avec un léger mouvement de cheville.
copyrights Helmut NEWTON
"Vous écrivez dans la presse ? un livre ? je suis curieuse, vous me permettez. Votre regard, oui, j'ai croisé votre regard en venant m'asseoir à la table voisine, il était si respectueux, en conhérence avec cette gourmandise de gourmet que vous aviez avec vos macarons. Parfois je n'oserais pas, mais là, j'ai envie de savoir si mon intiution a vu juste, savoir un peu de vous. Curieuse de votre émotion qui suscite les mots."
Amanda SEYFRIED
"J'écris un article sur la fin du monde, avec les pièges de l'économie mondiale, sa globalisation." Il sourit, elle se mit à rire, prise deux secondes dans sa phrase, et captive de son humour.
"Je n'écris que sur la douceur ..."
Elle le coupa "et sur la féminité aussi ? des mots subtils, puis-je les partager ?".
Un seul et même sourire.
Nylonement
Avant hier Femme, quelques pas vers le printemps
Hier Douceurs éphémères