Le papillomavirus humain (VPH – HPV en Anglais) est un virus à ADN responsable d’infections sexuellement transmissibles relativement courantes (estimation des personnes contaminées par HPV comprise entre 10 et 30 %). On compte plus de 150 types de virus figurant dans ce groupe.
Les VPH se développent dans les cellules épithéliales du corps . On trouve ces dernières dans une grande variété de tissus. Pour le cas qui nous intéresse on retrouvera les VPH essentiellement dans les cellules épithéliales de la peau, du vagin, de la vulve, du cervix, de la tête du pénis, de l’anus, de la gorge et de l’intérieur de la bouche. Sur le nombre de VPH identifiés, seule une quarantaine de types sont dans la catégorie des infections sexuellement transmissibles.
Particularités
- Les manifestations cliniques les plus courantes de la contamination sexuelles sont les verrues génitales ou condylomes, présentes en surface sur la peau et les muqueuses des régions anale et génitale.
- Ces excroissances ont parfois l’apparence de verrues (crêtes de coq) , ou au contraire sous forme de petites plaques. Dans certains cas les condylomes ne sont pas visibles à l’oeil nu.
- Les condylomes sont indolores.
Transmission
Le virus se transmet par le contact cutané en particulier dans le cadre de rapports sexuels (y compris oral) via les parties génitales infectées, les membranes muqueuses, mais aussi les fluides corporels : L’utilisation d’un préservatif ne suffit donc pas à protéger contre les VPH.
Risques de cancer :
On préfèrera pour une information de base sur cette question la page Wikipédia consacrée aux VPH à celle consacrée aux verrues génitales (toujours sur Wikipedia) assez bâclée et de toute évidence créée dans le seul but de faire un lien vers medsante.com et/ou cliniquelactuel.com.
En tout, au moins 15 types de VPH (source : National Cancer Institute) ont été identifiés comme présentant des risques de cancer, parmi lesquels on compte les types 16 et 18 qui à eux deux représenteraient 70% des cas de cancers du col de l’utérus, le type 16 comptant à lui seul pour 85% des cancers anorectaux. On trouve aussi des cancers de l’oropharynx (presque exclusivement causés par le HP16).
Les vaccins
On distingue à ce jour deux vaccins qui ont été approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) et disposant d’une AMM européenne , le Gardasil et le Cervarix. Nous allons tenter de mettre en évidence dans le prochain article les différences observées sur les deux continents en matière de politique de prévention et de vaccination , et nous efforcer de démêler l’écheveau de la polémique qui est née en France autour de ces 2 vaccins, le tout autant que faire se peut sans céder aux sirènes du manichéisme.
Le Gardasil
Il est fabriqué par les laboratoires Merck (en France Sanofi Pasteur MSD) et protège contre les types de VPH 6, 11, 16, et 18. Aux Etats-Unis, le Gardasil est administré avec une série de 3 injections intramusculaires sur une période de 6 mois.
La FDA a approuvé son utilisation pour les cas suivants :
- Prévention du cancer de l’utérus chez les femmes, ainsi que de certains cancers vulvaires et vaginaux causés par les types 16 et 18.
- Prévention du cancer anal, et des lésions anales précancéreuses associées causés par les types de VPH 16 et 18 chez les individus de sexe masculin et féminin.
- Prévention des verrue génitales (sans risque oncogène) causées par les types 6 et 11 chez les individus de sexe masculin et féminin.
Fenêtre de vaccination pour ces trois cas de figure aux USA : entre 9 à 26 ans (source National Cancer Institute).
En France , Le Gardasil « n’est recommandé que chez les jeunes filles de 14 ans et, en «rattrapage», chez les jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans n’ayant pas eu de rapports sexuels, ou au plus tard dans l’année suivant leur premier rapport. » (source : Fiche de la haute autorité de santé )
Fiche FDA du Gardasil
Le Cervarix
Il est fabriqué par les laboratoires GlaxoSmithKline (GSK). Il protège contre les types 16 et 18 et est lui aussi administré via une série de 3 injections intramusculaires sur une période de 6 mois. La FDA approuve l’utilisation du Cervarix chez les individus de sexe féminin entre 9 et 25 ans pour la prévention du cancer du col de l’utérus causé par les types 16 et 18.
Sources complémentaires :
http://www.cancer.gov/cancertopics/factsheet/Prevention/HPV-vaccine
Dans le prochain article, j’entrerai un peu plus dans le vif du sujet, en tentant de décrypter, notamment en termes d’analyse comparée, la politique de prévention de la France, (en particulier avec celle des pays du nord – comparaison à l’origine d’une partie de la polémique que je n’ai fait qu’évoquer plus haut), et d’analyser les positions de la HAS sur les deux vaccins. J’analyserai par ailleurs sommairement la manière dont ce sujet a été couvert par les sites et blogs traitant de l’actualité médicale.