L’abstention dimanche dernier à Nice est préoccupante: une participation de 58,16% des voix, c’est à dire loin de celle des Présidentielles et même des Législatives.
C’est étonnant dans le cadre d’une telle impopularité présidentielle. A mon avis, il y a deux explications à celà:
- La première, nationale, est l’abstention dans les quartiers populaires, qui avaient massivement voté contre N. Sarkozy aux dernières Présidentielles et qui s’enfoncent toujours plus dans une absence de perspectives risquant de devenir explosive dans les années qui viennent.
- La seconde, plus locale, tient aux divisions. La dissidence de la gauche niçoise a cassé la possibilité d’une dynamique gagnante, démobilisant, démoralisant, mettant à mal, d’entrée, la crédibilité d’une victoire de la gauche. Dans un tel contexte, ses responsabilités sont immenses et, si l’on en croit ce qui se dit dans ce camp, l’essentiel pour eux maintenant est, conformément aux voeux du gourou, de faire perdre Patrick Allemand. Ceci dit, il est vraisemblable que, hors le premier cercle, ces consignes ne seront pas suivies.
Saluons la conscience politique des leaders de la liste Nice Citoyenne (Alternatifs et antimondialistes) qui eux ont choisi sans hésitation entre les listes de droite et celle de gauche. Cela contribue à éclairer les objectifs réels de la dissidence.
Mais, loin des manoeuvres d’appareils et des conciliabules entre états-majors, le sursaut espéré de la liste de gauche dépend d’abord des abstentionnistes du premier tour. Ce sont eux qu’il faut aller chercher, c’est à eux qu’il faut faire la preuve qu’il est indispensable de changer d’air à Nice.