Artemisia Gentileschi Judith et Holopherne, c. 1612 Huile sur toile 159 x 126 cm Naples, Museo Nazionale di Capodimonte © Fototeca Soprintendenza per il#PSAE e per il Polo museale della città di Napoli
Quand j’ai su que la prochaine exposition du Musée Maillol portait sur l’œuvre d’Artemisia Gentileschi, j’étais en transe !
A l’Ecole du Louvre, déjà elle m’avait fascinée !
Artemisia Gentileschi, Danaë, 1612, huile sur cuivre, 41,3 x 52,7 cm, Saint Louis, The Saint Louis Art Museum©Saint Louis, The Saint Louis Art Museum
Femme et peintre renommée (cf.Wikipedia : Artemisia Gentileschi), elle a su hériter du talent de son père — suiveur émérite d’un des peintres qui me touchent le plus : Caravage — mais a pu ensuite se soustraire de son influence afin de tracer sa propre voie.
Le viol qu’elle a subi dans sa jeunesse de la part d’Agostino Tassi, collègue et collaborateur de son père, explique en partie la violence de ses sujets, particulièrement dans ses tableaux représentant Judith venant de décapiter Holopherne où l’arme encore ensanglantée et le sang jaillissant de la plaie saisissent le spectateur.
Voilà un bel exemple de réussite féminine d’avant-garde à l’aube du XVIIe siècle, quand les femmes étaient mineures à vie. Artemisia Gentileschi a ainsi brisé toutes les lois de la société en n’appartenant qu’à son art. En quête de sa propre gloire et de sa liberté, elle a travaillé pour des princes et des cardinaux (à Rome, Florence, Naples et même Londres !), gagné sa vie à la force de son pinceau, géré son atelier et construit son œuvre, inlassablement. Ces cardinaux et ces princes lui commandent des tableaux inédits d’héroïnes de l’histoire biblique et antique ; de jeunes femmes de la haute noblesse romaine lui demandent de peindre leur portrait. A cette époque, les séances de pose avec une femme peintre étaient plus facilement acceptées par les familles de l’aristocratie papale. Bien que devenue l’un des peintres les plus célèbres de son époque, comme le Caravage, il a fallu attendre plus de trois siècles pour qu’elle soit à nouveau reconnue et universellement appréciée.
La rareté de cette exposition réside dans le nombre accru des œuvres venant de collections particulières donc peu accessibles au grand public.Jusqu’au 15 juillet 2012
Musée Maillol – Fondation Dina Vierny
Artemisia Gentileschi, Allégorie de la Renommée, c. 1630-35 Huile sur toile 57,5 x 51,5 x 2 cm Londres-Milan, Robilant+Voena © Manusardi Art Photo Studio, Milano