La semaine dernière (mardi 6 mars 2012), j’ai eu la chance d’être invité à participer à une découverte/dégustation de vins de Sauternes-Barsac au restaurant « Hélène Darroze » , 4 rue d’Assas, 75006 (dont Oanèse vous avait parlé il y a un peu plus de deux ans).
Les vins de Sauternes, très (parfois trop?) sucrés, et à boire en accompagnement bateau d’un foie gras en entrée? Tellement has been! Les bons vins de Sauternes ne sont pas que du sucre, ils regorgent d’arômes fruités. L’Organisme de Défense et de Gestion de l’appellation Sauternes Barsac s’est donné pour mission de redorer le blason de ces vins à la belle robe, et c’est dans l’esprit de donner un nouveau regard sur ces vins qu’était organisé ce déjeuner-dégustation.
Au programme, six plats et deux desserts (le tout en version tapas/dégustation) élaborés par la Chef étoilée du Sud-Ouest (dont l’oncle, Claude, est chef étoilé à Langon, à 10km de Sauternes), en accord avec des vins (blancs, bien sur) de Sauternes et Barsac. Un apéritif déjeunatoire de luxe, pour redécouvrir ces vins de Bordeaux, les seuls Blancs de la région reconnus en 1855. En la bonne compagnie de mes amis M, A et WM. Une expérience ludique, expérimentale, et exploratrice. Au delà de l’appariement suggéré, chacun était libre de goûter le vin souhaité en même temps que tel ou tel plat : ce qui donne un grand nombre de possibilités et, à l’arrivée, des sensations riches et variées, à l’image de ces vins blancs! Une expérience intéressante, même en se trompant de vin!
Parmi les bonnes choses mangées et bues :
- Betteraves multicolores, confites et crues, artichauts épineux croquants, burrata, poutargue royale, lomo Iberique : extra de fraicheur et d’apparente simplicité, très bien (voir recette en bas de page)
- Raviole d’oignons doux des Cévennes caramélisés gratinée au parmesan Reggiano, vinaigrette à la truffe noire du Périgord : un joli contraste de doux et d’aigre
- Foie gras de canard des Landes rôti, purée de pois chiche, échalote confite et raisins de Corinthe, jus aux épices du Sultan : le foie gras est un grand classique du Sud Ouest d »Hélène Darroze, agréablement re-visité en version Méditerranée
- Joue de boeuf de Chalosse confite aux agrumes, céleri, sauce teriyaki, chantilly de stilton : peut-être la proposition qui m’a le moins emballé, j’ai trouvé la réalisation joue+teriyaki trop puissante et un peu salée.
- Noix de Saint-Jacques rôtie aux épices Tandoori, mousseline de carottes, réduction de cébette à la coriandre fraîche : après les alliances Sud-Ouest Méditerranée du foie gras, la St Jacques voyage en Inde et Asie du Sud Est. L’accord fontionne bien également
- Crème mascarpone parfumée à la vanille de Tahiti, biscuit aux amandes, sorbet et meringue au cassis, violettes cristallisées : une belle fin douce (que l’on « bissera » allègrement). La crème est très très bien vanillée, c’est un régal. Le cassis apporte une jolie touche de sucré acide.
- Dans nos verres : du Château Laville 2005 (fruité épicé), du Château Suduiraut 1999 (très grand intensité, une découverte pour moi, je ne savais pas qu’un vin pouvait être aussi intense en odeurs fruitées, pas évident à saisir, mais engageant), et d’autres encore…
La recette suivante illustre le mieux, selon moi, la richesse du nez et les notes fruitées des vins de Sauternes. Visiblement simple et joliment colorée, elle cache en fait une belle complexité et un savant équilibre de saveurs et textures.
Betteraves multicolores, confites et crues, artichauts épineux croquants, burrata, poutargue royale, lomo Iberique
Par Hélène Darroze, quantités pour 8 personnes
Pour les betteraves :
800 g de petites betteraves de plusieurs couleurs : violettes, blanches, roses, jaunes
15 cl d’huile d’olive d’assaisonnement
Sel
Piment d’Espelette
Peler les betteraves à l’aide d’un économe et les passer sous un filet d’eau au cas où il resterait de la terre.
Envelopper chaque betterave dans une feuille d’aluminium avec quelques gouttes d’huile d’olive de cuisson, du sel et du piment d’Espelette.
Les cuire en robe des champs dans un four à 160 °C pendant 45 minutes à 1 heure 30 selon leur grosseur. Une fois cuites, les laisser refroidir avant de les retirer de leur papillote et de récupérer le jus qu’elles auront rendu pendant la cuisson.
Puis les tailler en quartiers. Faire réduire le jus de betterave de cuisson de manière à ce qu’il soit légèrement sirupeux.
Au moment de servir les assaisonner de fleur de sel, de piment d’Espelette et d’huile d’olive.
Pour les artichauts :
8 pièces d’artichauts épineux (ou à défaut artichauts poivrade)
1 citron
5 cl d’huile d’olive
Sel, piment d’Espelette
Tourner les artichauts. Puis les détailler en deux moitiés de manière à retirer le foin.
Tailler alors chaque moitié en deux puis chaque quart encore en deux de manière à obtenir 8 huitièmes d’artichaut.
Les conserver dans de l’eau froide citronnée de manière à ce qu’ils ne noircissent pas. Au moment de servir, égoutter les artichauts et les assaisonner de sel et piment d’Espelette et d’huile d’olive.
Dressage :
2 Burrata
80 g de poutargue royale taillée en fines lamelles
80 g de lomo de porc ibérique taillé en fines lamelles
1 petite betterave violette taillée en fines lamelles à l’aide d’une mandoline
1 petite betterave rose taillée en fine lamelles à l’aide d’une mandoline
5 cl d’huile d’olive
Fleur de sel
Feuilles de mizuna
Verser le jus de cuisson des betteraves réduit dans le fond de chaque assiette. Puis déposer les betteraves cuites,
harmonieusement, entremêler avec les morceaux d’artichaut.
Déposer des petites touches de crème de buratta. Parsemer de copeaux de poutargue, de lomo et des betteraves crues. Ajouter les feuilles de mizuna, parsemer de fleur de sel et verser un cordon d’huile d’olive.
Bilan
Tout en restant dans la modération chaque fois qu’il s’agit de vins et autres boissons alcooliques, et même si je ne suis pas vraiment fan, à priori, de ce type de vins, je dois avouer que l’expérience m’a donné envie d’aller plus loin et de retenter l’expérience. À la cave, quelques bouteilles de Sauternes appartenant à ma chère et tendre femme, attendent depuis quelques temps déjà. Une bouteille de 2010, offerte à l’issue de ce déjeuner (merci pour le « pot de vin »
), les a d’ailleurs rejointes. Nous « expérimenterons » avec plaisir dès qu’elle pourra à nouveau boire du vin. En faisant une recherche sur internet, je découvre que la blogueuse culinaire Mamina était aussi de la partie.Merci à Stéphanie pour l’invitation, aux Vignerons de Sauternes et Barsac-ODG pour les vins et à Hélène Darroze pour l’accueil chez elle et son menu accord mets et vins. Pour les sportifs bons-vivants, un marathon Sauternes aura lieu le 2 juin. Plus d’informations et de recettes dans le dossier de presse.
&appId; &appId;Rédigé par chrisos