Douceurs éphémères

Publié le 16 mars 2012 par Gentlemanw

Il écrit sur son carnet, toujours avec lui. 

Voyageant déjà dans son récit, un chapitre de plus sur ce monde sensible, il pose encore ses yeux vers sa table, un jus de pamplemousse frais vient d'arriver. Lui savoure une des deux boîtes de macarons, celle pour son inspiration, la séduction restant dans le fond de son sac, pour plus tard. Parfum caramel au beurre salé, réglisse ou même l'affolante vanille, il croque, elle vient d'ouvrir les yeux. 

Elle se penche vers sa table, vers lui indirectement, si banal, aucune beauté physique, pas de visage sculpté, ni de cheveux envoûtants. Mais un regard,  un costume, une chemise impeccable avec une cravate orange, une excentricité si chic sur lui, un homme peu commun, il écrit, un écrivain ? un journaliste ? un amnésique, elle rigole avec cette dernière suggestion. Oh, il mange des macarons, gourmet de goût, affolé des mots, elle l'observe, chacun son tour.

Il écrit, il ne veut rien oublier de son regard, de cette fée si féminine, une étincelle dans ce lieu anodin, peuplé de retraités, d'amoureux et touristes, de nounous en quête de fin de journée. Il dresse la photographie avec ses mots de cette image parfaite, de cette élégance qu'il aime tant. Chaque détail se pose sur le papier, devant lui, suivant l'encre noire, les volutes de ses pensées, les courbes des lettres. Il écrit tout et un peu plus, car l'imagination est son énergie, sa vie. Il croque dans ce macaron, le dépose sur un coin de serviette.

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Quel épicurien ! Il dévore autant avec sa plume le papier, concentré dans un moment d'émotion apparente, il couvre de lettres, de mots, de phrases le blanc devant lui. Il joue le K.O. , il assomme avec force, pour imprimer son texte devant lui, devant ses yeux, devant de possibles lecteurs. Il ne s'arrête pas, il est devenu une source, sans fin, avec si peu de ratures, de corrections. Il tourne les pages, dejà cinq, presque sept, encore une, il pose sa plume, croque avec frénésie l'autre morceau de macaron. Une respiration, un regard vers elle.

"Que croquez-vous ?"

Hier : Femme, quelques pas vers le printemps

Nylonement