La liste de mes envies

Publié le 16 mars 2012 par Goure

La lecture, c'est quelque chose de bizarre. Vous vous ennuyez plusieurs livres d'affilée, aucun ne trouvant grâce à vos yeux, vous mettez des heures à lire deux pages,  à la fin vous ne vous souvenez plus du début et il faut le  relire. A ce stade,  que faire  ?  Il y a tant de livres à lire, autant choisir le bon !  

Et puis ensuite, nous tombons coup sur coup sur de véritables pépites, ces livres qu'on ne lâchera pas quoi qu'il arrive, et qui nous touchent particulièrement, par une histoire, une écriture. Il nous semble parfois même que l'auteur s'est glissé subrepticement dans nos pensées, pour les retranscrire avec ses propres mots.  

"La liste de mes envies": Tel est le titre du livre que je viens de terminer. Je le conseille à toutes celles et ceux qui aiment découvrir de nouveaux livres intéressants. "La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt (JC Lattès) en fait partie.  Vous le commencez et vous ne le quittez plus avant la fin.

Jocelyne a 47 ans, vit à Arras, où elle tient une boutique de mercerie. Lorsqu'on est petite fille, on ne rêve pas de vivre à Arras et d'être mercière, ou alors, c'est rare. Pas plus qu'elle n'avait rêvé d'un mari plutôt lourdaud et dont les rêves s'arrêtent à l'acquisition d'une Porsche Cayenne, d'un écran plat et de la collection  complète de DVD de James Bond. Ce mari qu'elle va épouser après être tombée enceinte, elle s'en est éloignée peu à peu. A 47 ans, ses enfants ont quitté la maison,sa mère est morte et son père est malade . Il  n'a que des cycles de lucidité de 6 mn, au bout de ce laps de temps, il ne la reconnaît plus. Alors, elle vit en essayant de ne pas penser aux rêves qu'elle faisait petite fille, aux désillusions.
Elle a ouvert un blog "dixdoigtsdor" , y parle de tricot, de couture. Elle se trouve heureuse, a un mari qu'elle aime malgré tout, malgré surtout la crise qu'ils ont traversé à la mort d'un de leur nouveau-né: les accusations terribles qu'il a portés, les mots inscrits pour toujours dans sa mémoire. Ce mari, certes pas l'homme qu'elle avait rêvé d'épouser mais travailleur, fidèle et gentil, elle est décidée à s'en rapprocher, la maladie lui ayant finalement fait comprendre qu'elle lui était beaucoup plus attachée qu'elle le croyait.
Une journée entre copines, un bulletin d'Euromillions enregistré pour rire, "et si on gagnait, hein, que ferait-on", et là effectivement le gros lot, 18 millions d'euros qui lui tombent du ciel. De peur que cet argent représente un danger pour son couple et sa famille, elle décide de cacher ce gain et le chèque qu'on lui a remis.
Alors, en attendant de prendre la décision de révéler sa chance, elle fait des listes de ce dont elle a envie, pour sa famille, pour elle. De l'argent pour les enfants, une housse de couette pour leur chambre, la Porsche pour son mari, un économe pour les légumes, un nouveau tapis-antidérapant pour la salle de bain, un sac Chanel ou peut-être Dior... mais le chèque reste dans sa cachette, de peur de voir le nouvel équilibre qu'elle pense avoir retrouvé avec son mari, un nouvel élan amoureux, s'effondrer devant la perspective de cette fortune.

"Je possédais ce que l'argent ne pouvait pas acheter, mais juste détruire. Le bonheur. Mon bonheur en tous cas. Le mien. Avec ses défauts. Ses banalités. Ses petitesses. Mais le mien.Immense. Flamboyant. Unique.

Alors, j'avais pris ma décision, quelques jours après être rentrée de Paris avec le chèque: cet argent j'avais décidé de le brûler."

Découvrez  vous-même la suite. A lire absolument ! Et si vous pensez encore que l'argent fait le bonheur , le livre de Grégoire Delacourt vous démontrera le contraire ...
Extrait : "Je ne m'étais pas trompée.J'avais pressenti que cet argent serait une menace pour nous deux.Qu'il était du feu. Du chaos incandescent.
Je savais , jusque dans ma chair , que s'il pouvait faire le bien, cet argent pouvait aussi faire le mal."