C’est fait ! Éva Joly a officialisé hier sa candidature en déposant 639 signatures d’élus au Conseil constitutionnel. De quoi couper court à toutes les rumeurs d’abandon qui courraient au regard des sondages. A l’occasion de sa visite en Limousin la semaine dernière, la candidate EELV a bien voulu répondre à quelques questions et nous l’en remercions.
Est-ce qu’en 2012, on peut encore faire rêver les gens dans une campagne présidentielle sans être accusée de démagogie ?
Non, dès lors qu’on croit sincèrement au projet qu’on défend. Les Françaises et les Français que je rencontre pendant cette campagne arrivent avec des inquiétudes, ils repartent avec de l’espoir.
Le monde de la finance est-il également votre unique adversaire ?
Le monde de la finance est un de mes adversaires, mais il n’est pas le seul. Et ce monde reste mon adversaire quels que soient mes interlocuteurs. Mon discours reste ferme, identique.
L’économie verte est-elle aujourd’hui la seule issue pour sortir de la crise ?
L’économie verte au sens où elle est évoquée notamment dans certains médias n’est pas l’économie que je défends. Elle est juste du green-washing, elle promeut des voitures vertes, de l’électricité nucléaire verte, pourquoi pas de l’armement vert ? Le modèle économique que je défends repose sur deux piliers, l’économie sociale et solidaire et les TPE-PME, les très petites, petites et moyennes entreprises. Ce sont elles qui ne délocalisent pas, qui créent de l’emploi, qui peuvent répondre avec rapidité aux changements de notre société.
L’écologie politique, par contre, est à mon sens la seule issue aux crises multiples qui nous frappent de plein fouet, les plus démunis au premier chef.
Quelles sont les 1ère mesures que vous prendrez dès les 1ers jours de votre élection ?
Tout d’abord, augmenter les minima sociaux parce qu’aujourd’hui, il n’est pas admissible que des ménages vivent avec moins de 800 € par mois et même moins encore pour les bénéficiaires du RSA.
Également interdire le cumul des mandats et obliger à la parité, ce qui aura pour effet, mécaniquement, de faire entrer des milliers de militantes et de militants en politique active, celle qui prend des décisions.
Dans votre programme, quelles sont les mesures destinées aux jeunes qui aujourd’hui ont visiblement peur pour leur avenir ?
Le plus emblématique est le revenu universel versé dès l’âge de 16 ans, individuellement, à toute personne résidant en France, sans aucune condition. Cette mesure est financée par la réintroduction des tranches supérieurs de l’impôt sur les revenus, par la suppression de la prime à l’emploi, des minima sociaux auxquels il se substitue et par la mise en place d’un revenu maximum d’activité.
Nous avons dû changer notre visite pour coller à l’actualité et aller à la rencontre des salariés d’Albany à Saint-Junien. Je regrette de ne pas avoir pu aller au Mont Gargan dont Didier Tescher, qui m’a servi de guide tout au long de ma journée, m’a dit le plus grand bien, tant sur le plan historique que paysager. Je reviendrai sans doute dans votre belle région et ne manquerai pas de me rendre sur ce lieu chargé d’une histoire hautement représentative de la capacité de résistance de votre région. Mais aussi symbolique de la volonté de certains de vos politiques, à certains moments, d’écarter les gêneurs …
Pour conclure cette interview, je voudrais vous remercier pour vous être intéressés à moi, et surtout vous encourager à poursuivre votre travail. Les blogueurs, en France ou ailleurs, contribuent à faire vivre la démocratie à travers l’information et le débat libres.
Tags: élection présidentielle, Eva Joly, Interviews