Croiser Francis Ford Coppola ne relève pas de l’ordinaire. A l’occasion de son dernier film TWIXT, mise en abîme pleine d’audace et de maîtrise, le réalisateur rencontrait son public avec générosité et curiosité lors d’une avant première toute parisienne. L’occasion de découvrir derrière l’auteur un homme accessible et porteur d’espoirs. Le cinéma de demain, c’est peut être ce jeune cinéaste de 72 ans qui l’incarne.
Il l’avoue sans détour, l’idée de TWIXT vient d’un rêve étrange survenu après une soirée un peu arrosée, où se mélangeait des enfants morts, Edgar Allan Poe, une jeune fille avec appareil dentaire, les tourments de l’auteur et une histoire sans fin. Coppola pensait initialement ne faire que des petits films, l’histoire en a voulu autrement (pour notre plus grand plaisir). Il revenait donc dans les années 2000 avec un triptyque plus discret, trois films personnels et à l’économie réduite, lui permettant de retrouver une liberté de ton, l’audace de ses débuts et un renouveau à l’image. Et il est vrai que ce TWIXT est une œuvre totalement libérée, folle, imparfaite mais terriblement novatrice. Un souffle de fraîcheur dans un contexte qui en manque totalement.
TWIXT, bricolage entre recherche du sens artistique (le retour de Val Kilmer, sorte d’image miroir ironique du cinéaste) et audacieux film de genre, ramène Coppola à une certaine vérité d’image. Une recherche incessante, un jeu avec le spectateur assez sidérant, qui coupe court avec l’habitude de ces dernières années de se laisser porter mollement par un fil narratif. TWIXT bouscule, s’amuse (les passages en 3D sont anecdotiques mais non dénués d’humour), cherche. Francis Ford Coppola, cinéaste tranquille, se refait une jeunesse, recharge ses batteries, nous démontre s’il faut le prouver toute sa créativité. On en ressort soulagé, content de savoir qu’après plus de 50 ans de carrière, il est encore au sommet de son art.