Aujourd'hui à Paris, preuve a une nouvelle été faite de l'incroyable double langage du candidat sortant vis-à-vis de la sidérurgie lorraine et de la violence infligée aux salariés d'ArcelorMittal.
Il y a donc d'un côté Sarkozy candidat qui fait accueillir devant son QG de campagne les salariés d'ArcelorMittal par des gaz lacrimogènes et 25 cars de CRS – et de l'autre côté Sarkozy président qui les invite lundi à l'Elysée pour une énième promesse de redémarrage des hauts fourneaux de Florange !
Comment peut-on refuser la discussion à des ouvriers menacés de tout perdre et inquiets de leur avenir, qui exercent leur droit pacifique à manifester et demandent simplement à être reçus par l'un des postulants à l'élection présidentielle, en leur disant : « revenez lundi ! » ?
Comment ne pas y voir une énième manipulation pour tenter d'étouffer la colère qui monte ?
Comment peut-on dire que l'on se préoccupe de la France qui travaille, qui se lève tôt et qui souffre, et lui faire envoyer des gaz lacrimogènes ?
Mais ce n'est pas avec des gaz lacrimogènes que le candidat sortant étouffera leur colère.
François Hollande demande au candidat sortant de traiter avec respect les ouvriers de la sidérurgie lorraine. Puisqu'il n'a pas été capable de les défendre face au groupe Mittal, ni de porter leur dossier auprès du président de la commission européenne, au moins qu'il se contente de respecter la dignité de ces hommes menacés dans leur avenir.
Pour le reste, ce sont les propositions de François Hollande sur l'obligation de cession des sites industriels abandonnés par leur propriétaire, et son engagement constant et de longue date pour défendre le dossier européen ULCOS mais aussi une vraie politique industrielle nationale qui seuls donneront des perspectives d'avenir à la sidérurgie lorraine.
Par Aurélie FILIPPETTI, Députée de Moselle, Responsable du pôle Culture, audiovisuel, médias