Magazine Environnement
Sonoka et son amie Rika ont 14 ans. Elles habitent à Date (55 km de la centrale). Lors de l’accident, on leur a dit de porter un masque, mais personne ne leur a expliqué clairement pourquoi.
Du coup, pour Rika, la radioactivité est une sorte de microbe bizarre. Sonoka ne veut pas quitter sa région qu’elle trouve à juste titre magnifique. Elle en veut aux gens qui critiquent le
gouvernement, qui, selon elle, fait tout son possible dans une situation délicate. Cela ne l’empêche pas de nous exprimer une peur profonde : être discriminée plus tard et ne pas trouver
de mari car elle viendrait de la préfecture de Fukushima. Les deux filles mesurent jusqu’à 3 microsieverts en face de la maison de Sonoka, autrement dit 26 millisieverts par an. La norme pour les
ouvriers du nucléaire est de 20 millisieverts/an. Une étude internationale à laquelle la France a refusé de participer a démontré que la moyenne des travailleurs encaissait 4 millisieverts/an et
que l’augmentation de cancer pour cette dose était de 10%. Combien de cancers à Date ? Et si je voudrais revoir Sonoka dans 10 ans, où en sera-t-elle ?