Lu sur le site Agoravox le 14/03/2012
Sommes-nous sûrs de vouloir une nouvelle fois nous affronter au cours d'un scrutin qui va soit élire un nouveau président soit confirmer celui en place ?
Voulons-nous encore qu'il y ait encore d'un côté des gagnants et de l'autre des perdants, des idées et des intérêts sacrifiés au
profit d'autres ?
Une fois l'élection présidentielle passée, voulons-nous encore assister à un jeu politique fait d'oppositions où les partis perdants vont s'employer à contredire systématiquement les initiatives
que prendra le nouveau président et son gouvernement ?
Voulons-nous encore faire semblant de ne pas voir qu'ils le font avec l'intention délibérée de déstabiliser le pouvoir en place, et donc d'accaparer l'attention et de s'amener de nouvelles
sympathies ?
L'opposition dans son rôle et quelque soit sa couleur politique nous forcera toujours à croire que le verre est à moitié vide. Quant au pouvoir en place il nous persuadera toujours qu'il est au
contraire à moitié plein.
Et bien sûr ils ont tous les 2 raison, chacun affirmant une demi-vérité, mais nous privant ainsi de la vérité pleine. Hélas pour nous ce petit jeu n'est pas constructif car nous ce que nous
voulons c'est justement vivre une vie pleine et authentique. Nous voulons étancher notre soif. Nous voulons boire le contenu du verre et nous resservir à volonté sans peur du lendemain c'est à
dire sans que l'on nous mette en garde sur son contenu avant même de le saisir.
Pourtant en entretenant aux moyens d'élections ce jeu de confrontation entre ceux qui sont à la tête du pays et ceux qui y aspirent nous en avons encore certainement pour des décennies voire des
siècles d'insatisfaction.
Est-ce bien cela que nous voulons ? N'aspirons-nous pas à autre chose ?
Le matin au réveil nous ne nous questionnons pas pour savoir si c'est la partie gauche ou la partie droite de notre corps qui va nous faire avancer toute la journée durant, ni même le centre ou
les extrémités de nos membres.
Nous y engageons tous nos membres en coordination. Qui voudrait passer sa journée à avancer sur une partie seulement en sautant à cloche pied ?
Les partis politiques tels les membres d'un corps humain ne sont pas aussi différents et aussi indépendants les uns des autres qu'ils voudraient nous le faire croire. En fait ils portent bien
leur nom, ils sont des "parties" d'un tout plus vaste. Mais ils s'entêtent à se croire opposés et rivaux alors qu'ils sont plus sûrement complémentaires. Ils sont des alliés qui s'ignorent.
Outre les différentes parties du corps, ils sont également comparables aux différentes facettes d'une même personnalité : la personnalité du français.
Chacun de nous a certainement un peu de chacun des candidats à l'élection présidentielle en lui. A un moment nous voulons voir un candidat être élu car il incarne une facette de notre
personnalité que nous aimerions personnellement mettre davantage en avant ou pour laquelle nous aimerions être reconnu de notre entourage.
Ce qui ne veut pas dire que notre personnalité ne comporte pas d'autres facettes seulement nous pouvons choisir de les ignorer ou de les sous-employer préférant ne présenter au monde qu'un seul
visage.
Alors que nous traversons une crise qui sans doute n'a pas eu de précédent dans l'histoire connue de l'humanité, pensez-vous qu'il est encore question de prendre partie pour un bord plutôt qu'un
autre ? Pensez-vous qu'il est encore question que nous adoptions une vue unilatérale des événements et des solutions ?
Cette crise qui sévit affecte tous les domaines,la finance, l'économie, le social, l'environnement, le culturel, et nous ne pouvons raisonnablement penser la surmonter en la traitant avec
une vue partielle, entâchée qui plus est de partialité. Nous ne pouvons espérer guérir chaque domaine séparément car ils sont eux-mêmes imbriqués les uns dans les autres et dépendants les uns des
autres. Si nous modifions l'un d'entre eux, nous affectons automatiquement les autres. La situation est complexe et réclame un traitement complexe.
Nous avons besoin d'une approche globale et multidimensionnelle c'est à dire où chaque sensibilité différente et en apparence opposée apporte son concours et collabore pour penser une solution
complexe à une réalité qui l'est tout autant.
En unissant nos sensibilités et nos intelligences aussi différentes soient-elles, nous allons prendre conscience de liens qui unissent les choses dont nous n'avions pas conscience jusqu'à lors et
nous pourrons en conséquence répondre d'une manière inédite aux enjeux de notre siècle.
Nous n'avons pas besoin d'élections, nous avons besoin d'une union. Nous n'avons pas besoin d'élections car alors nous allons encore scinder les énergies et les intelligences. Seule l'union des
parties va nous permettre de nous élever à un niveau supérieur de réflexion et d'organisation.
Note additionnelle
Je n'ai aucune relation avec le milieu politique quelque soit sa couleur et je suis même de ceux qui pensent qu'il serait avisé derefonder notre démocratie, cependant en attendant que nous y parvenions
collectivement et à mesure que je réfléchis notamment sur ce blog aux moyens de "créer ensemble de nouvelles richesses", et sans doute aussi du fait des élections présidentielles de 2012, j'en
suis naturellement venu à observer le milieu politique, ses idées et ses manières d'agir comme je le fais depuis longtemps avec le milieu de l'entreprise (que j'affectionne beaucoup) et celui de
l'internet (idem). Je peux dire que je ne suis pas un citoyen "politisé", je ne fais pas de politique mais j'ai néanmoins une conscience politique comme une majorité des français je pense.
Or en tant que citoyen "consciencieux" et observateur du jeu politique une chose me choque. Et il s'agit selon moi d'une contradiction insoluble en l'état actuel de nos institutions et de notre
modèle démocratique, une contradiction qui suffit à remettre en cause la légitimité de l'élection présidentielle de 2012 devenue maintenant imminente.
Comment à la suite d'un processus de division peut-on être élu pour représenter l'ensemble des
français ?
En effet, nos partis politiques sont un formidable instrument de division des français et pourtant leurs chefs aspirent et finissent par obtenir la gouvernance de l'ensemble du pays tout en étant
chargé de garantir l'unité entre les français. Plus le temps passe plus cela m'apparaît être un non sens, une contradiction absolue...
Bien sûr cette façon de faire a été utile à notre avancement mais cela ne nous permettra pas de transiter dans le monde nouveau dont la crise enfante.
Je pense que notre modèle démocratique a fait son temps et que nous sommes arrivés dans un monde différent qui nécessite une autre manière de gouverner. A n'en pas douter notre système politique
est en crise.